Magritte : un peintre belge surréaliste et solaire
Brève genèse de l’artiste
Une succession de gouvernantes se chargeront de son éducation. Très tôt, le jeune homme est séduit par le style impressionniste. Il s’inscrit à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Il intègre ensuite l’atelier d’un certain Pierre-Louis Flouquet (1900-1967). C’est un peintre et poète belge sensible à l’abstrait. Il initie René Magritte au futurisme et au cubisme. En 1924, le jeune homme exprime son intérêt pour le dadaïsme au cours d’un premier bref séjour à Paris.
Le séjour parisien : Magritte séduit par le surréalisme
Cette élite culturelle le stimule. Il expose dans une galerie quelques œuvres. Pendant deux ans, il s’insère parfaitement dans le cercle des surréalistes parisiens. Toutefois, la politique et la religion creusent peu à peu l’écart entre ce carré d’artistes et l’artiste belge.
La crise économique de 1929 contraint le peintre et son épouse à regagner Bruxelles.
La période Renoir de Magritte
Cela se ressent pleinement dans son œuvre qu’il décrit comme une explosion de lumière. À partir de 1946, le peintre belge définit sa production artistique comme relevant du « Surréalisme en plein soleil ». Une cinquantaine de tableaux sont produits dans ce style solaire jusqu’en 1948 dont L’Île au Trésor, Le Rêve, L’Intelligence ou encore Le Lyrisme.
magritte : L’après-guerre et la période vache
La période vache : René Magritte veut secouer Paris
En 1948, René Magritte produit une série d’œuvres dans un style grossier. Les tableaux représentent notamment des personnages aux allures grotesques. C’est l’occasion pour l’artiste belge d’exposer ses tableaux à Paris. Il espère ainsi choquer les Parisiens et particulièrement les surréalistes français.
La peinture de cette période vache regroupe une quarantaine de toiles et de gouaches. Notons parmi ces œuvres : La Vie des Insectes, Le Mal de Mer, L’Arc-en-Ciel ou encore Le Prince Charmant. Magritte réussit son pari : il a choqué Paris dont Paul Eluard.
Magritte - Le prince charmant !
Magritte et le mystère de la pomme
Nous reviendrons sur ce tableau Magritte pomme plus loin. La pomme est une opportunité pour susciter le mystère comme en atteste ce mot de l’artiste dans l’un de ses écrits : « Toute chose ne saurait exister sans son mystère. C’est d’ailleurs le propre de l’esprit que de savoir qu’il y a le mystère. (…) Une pomme par exemple, fait poser des questions. »
Face à la pomme qui masque le visage de l’homme dans le tableau Magritte que nous abordons plus bas, le spectateur est dans la frustration. Il ignore qui se cache derrière ce fruit. Le mystère est total.
Le tableau Magritte intitulé Ceci n’est pas une pomme (1964) est tout autant mystérieux.
Que veut dire l’artiste belge lorsqu’il peint une belle pomme avec la mention : « Ceci n’est pas une pomme ». Oui, ce tableau ne met pas en scène une vraie pomme mais seulement son image. Ou alors faut-il y avoir une connexion biblique : Ceci n’est pas une pomme mais le fruit de la connaissance qui condamna l’humanité à l’exil du Jardin d’Eden. Mystère total !
A la fin de sa vie, René Magritte semblait obsédé par les pommes puisqu’en 1967 il peint une autre toile nommée Les Pommes masquées. Deux pommes vertes sont représentées avec des masques. Magritte et les pommes, un mystère à croquer avec les yeux !
Zoom sur deux œuvres de Magritte
1- le fils de l'homme
Le fils de l'homme est un tableau Magritte datant de 1964. Le peintre belge y représente un homme debout devant un mur.
Derrière lui, s’étend un paysage marin. Il a une pomme verte devant le visage. Nous ne voyons que l’œil gauche de cet homme qui porte une veste noire et un chapeau melon. Selon certaines interprétations, ce tableau Magritte serait un autoportrait de l’artiste comme le laisse supposer une photographie de Bill Brandt le représentant en costume noir et chapeau melon portant devant lui le fils de l'homme.
Le mystère est total. D’ailleurs, la pomme ne fait-elle as référence au fruit du Jardin d’Eden qui a causé la chute de l’humanité ? Il est logique de se poser la question sachant que ce tableau Magritte possède une seconde référence biblique. « Le Fils de l’Homme » est une expression redondante dans le Nouveau Testament pour désigner le Christ. Dans la théologie chrétienne, le Christ est Dieu fait homme pour sauver l’humanité du péché originel.
2- Les Amants
Le visage des deux amants est recouvert par des voiles. Il a été peint par l’artiste en 1928 et est actuellement exposé au Muséum of Modern Art à New-York. Les Amants est un tableau Magritte qui rassemble quatre œuvres, numérotés de I à IV.
Les Amants II représente le même couple se tenant par la main mais ne s’embrassant pas. Ils ont toujours le visage recouvert d’un voile. Dans les Amants III et IV, le couple est à visage découvert mais l’homme n’a plus de corps. Sa tête flotte.
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Le musée Magritte de Bruxelles
Trois étages proposent un parcours chronologique de son œuvre.
L’ancienne demeure transformée en musée Magritte
Le salon du peintre est conservé dans l’état d’origine. Son atelier dans le jardin ainsi que la salle à manger sont deux autres lieux très emblématiques de cette bâtisse. Nous retrouvons dans les œuvres de Magritte de nombreux éléments contenus dans la demeure : cheminée, poignées de porte, volière, etc. Une exposition biographique de l’artiste est présentée à l’étage.
Les visiteurs peuvent y admirer des dessins et des aquarelles du peintre belge ainsi qu’une collection d’objets personnels.