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Carré d'artistes - Le blog
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Portraits

Vasarely, une oeuvre riche de 10 000 tableaux

 
 
portrait de victor vasarely

 

la vie de victor vasarely


 
Victor Vasarely (1908 – 1979) est avant tout l'artiste d'une époque, celle des années 60 et 70.
Celui qui est aujourd'hui reconnu comme le père de l'art optique est né le 9 avril 1906 à Pécs, dans ce qui était à l'époque l'Autriche-Hongrie. Très tôt, le plasticien a montré un goût et un don pour l'art.

Etudiant en médecine pendant deux années, il est fasciné par le Bauhaus et son art fonctionnel, carré. Il devient ensuite graphiste dans des agences publicitaires telles que Havas, et peaufine son style qui deviendra bientôt précurseur. Dans la lignée de Kandinsky, il créé ce que l'on nomme aujourd'hui l'art optique, ou op art, qui se base sur les jeux d'optique et les illusions visuelles.

L'artiste se convainc très vite que l’art et la science sont indissociables, en ce qu'ils nourrissent sans cesse l'imaginaire humain. Une conviction qui a va imprégner l'ensemble de son oeuvre. Il passe plusieurs années au sein de l’Académie Mühely à Budapest, un ersatz hongrois de Bauhaus de Weimar. Cela le conforte dans l'idée que l’art doit être fonctionnel, pragmatique, c'est-à-dire servir dans la vie quotidienne. Il ne doit pas seulement être esthétique : il doit aussi avoir un aspect concret, utile.

 
vasarely et le logo renault


Une fois arrivée à Paris, dans les années 30, l'artiste développe une carrière de dessinateur industriel et de graphiste. Il éprouve une véritable fascination pour la cybernétique et s'intéresse à la science, ce qui l'amène très logiquement à l’art géométrique. Il créé d'abord des séries en blanc et noir, avant de passer ensuite à la couleur et aux illusions visuelles. "Blanc et noir, dit-il, c’est l’indestructibilité de la pensée art".

L'artiste s'oppose de plus en plus au lyrisme de l'art. Dans ses œuvres, il se joue des lois de la géométrie : "...toute création de l’Homme, affirme-t-il en 1954, est formelle et géométrique comme la structure secrète de l’univers". L'artiste est très vite reconnu comme le leader de l’Op Art. A cette époque, il pressent l'essor et la montée en puissance de l’informatique. Il pressent également la demande générale d'une vie plus belle, plus esthétique, et l'intérêt des gens pour la décoration. A cet égard, il crée un « Alphabet plastique universel » déclinable et reproductible à l’infini.

Etonnamment, V.V ne se définissait pas tant comme un artiste que comme un chercheur scientifique. Il se voulait "utile à la société de consommation", une phrase qui montre bien son souhait de s'intégrer dans un système concret, fonctionnel, pragmatique.
"Que mon œuvre soit reproduite sur des kilomètres de torchon, dit-il, ça m’est égal".

Toute sa vie, il aura donc remis en cause l'idée d'une oeuvre sacrée, unique. Son objectif est tout simplement de désacraliser l'art, d'en faire quelque chose d'accessible et de pratique. Il réalise plusieurs œuvres populaires, de la pochette du disque Space Oddity de David Bowie en 1969 aux décors de cinéma ou de télévision, en passant par la salle du conseil d’administration d’une grande banque. Il réalise également des façades d’immeubles à Paris, comme celles de RTL ou encore de la Gare Montparnasse. Pendant de nombreuses années, V.V développe un modèle d'art abstrait géométrique qui lui est propre, travaillant avec divers matériaux, toujours en employant un nombre minimal de couleurs et de formes.
 

Vasarely, un génie industriel

Il travaille également pour de nombreuses entreprises, et créé le célèbre logotype de Renault.
De cette collaboration naîtra une série d'œuvres, aujourd'hui installées au bord de certaines autoroutes françaises. De quoi démocratiser l'art au maximum, ainsi qu'il le souhaitait.

Depuis sa mort en 1997, à l'âge de 90 ans, de nombreux artistes ont marché dans ces traces, comme Michel Hasson qui s'inspire directement de son oeuvre.


 
la fondation vasarely a aix en provence

La fondation Vasarely à Aix en Provence

 

Ce grand bâtiment iconique classé monument historique en 2013, a été inauguré en 1976 par le premier Ministre de l'époque Jacques Chirac, et Claude Pompidou. La fondation, située à Aix-en-Provence, représente une œuvre globale, à la fois scrulpture, objet architectural, contenant et contenu.

Situé légèrement à l'écart du centre-ville d'Aix, l'édifice se compose de plusieurs cercles blancs et noirs qui paraissent se déplier comme un origami version art optique. Derrière, les collines provençales se déploient : on aperçoit même, sur l'un des côtés, la Sainte-Victoire.

C'est une grande cité polychrome, un témoin de la vie unique du grand artiste hongrois naturalisé français. Elle a été créée par l'artiste en 1971 avec sa femme Claire, et comprend le musée didactique de Gordes, le centre architectonique d'Aix-en-Provence, et deux musées situés à à Pécs et à Budapest.

Le centre d'Aix-en-Provence est l'un des volets du grand projet de Victor V. Il l'a imaginé dans l'esprit du Bauhaus, à la fois comme lieu d'échanges, de recherches et de rencontres. Il s'agit ainsi d'une mise en pratique de sa manière d'appréhender l'art, d'une adaptation en quelque sorte de son alphabet plastique. L'artiste a dessiné les plans, puis confié la réalisation de l'édifice à Jean Sonnier, un architecte des monuments historiques qui l'avait déjà accompagné plusieurs années auparavant pour la restauration du château de Gordes.

Les salles qui composent la fondation servent d'écrins à des œuvres monumentales : peintures, miroirs, cartons, tapisseries, émaux… Certaines d'entre elles mesurent jusqu'à 8 x 6 mètres. Chacune des œuvres est ouverte, ce qui permet aux visiteurs d'avoir une vue dégagée sur les œuvres voisines.

La fondation a connu de nombreux aléas au fil des ans. Elle a été reprise en 2009 par Pierre Vasarely, qui est le petit-fils de l'artiste. Aujourd'hui, elle commence une nouvelle phase de son existence. L'édifice avait ainsi souffert du manque d'entretien et du passage du temps. Pendant plusieurs années, des bâches ont recouvert les verrières. Les fortes alternances de température ont même abîmé les œuvres. Les travaux de restauration de la fondation, qui ont été lancés en 2013, auront donc duré six ans et coûté 11 millions d'euros. C'est l'occasion, aujourd'hui, d'aller (re)découvrir un grand artiste du XXe siècle, pour qui la couleur et les formes géométriques constituaient le centre de tout.


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