INDUSTRIE, CULTURE, COMMERCE ET POLITIQUE
En plein cœur du XIXème siècle, alors que la Révolution Industrielle fait lentement basculer le globe vers une ère commerciale et manufacturière, des manifestations internationales font partie des grands événements annuels. Appelées Expositions industrielles, elles ont alors pour but de montrer le savoir-faire, les inventions et les fleurons de l'industrie ou de l'agriculture d'un pays hôte de l'événement. Des prix et médailles sont décernés tandis que les constructeurs, manufacturiers, chercheurs et autres artisans sont en concurrence sous les yeux d'un public qui se masse en nombre pour venir admirer leurs dernières inventions qui feront le monde de demain.Issue de la même veine, en 1851 à Londres, se tient la première exposition dite universelle. Pour être qualifiée ainsi, cette exposition doit toucher toutes les branches de l'activité humaine. Elles deviennent même Exposition universelles internationales lorsque la majorité des pays y participent, regroupées sous des Pavillons nationaux. Même si elles se différencient des Expositions industrielles de par leur exhaustivité de domaines, les universelles continuent de permettre aux villes et pays hôtes de présenter des progrès technologiques comme le téléphone (1878, Paris), la télévision (1900, Paris) ou encore le tapis roulant (1900, Paris). Les enjeux d'une Exposition universelle sont multiples : culturels, politiques et commerciaux. Par le prisme de la culture, ces expositions permettent aux visiteurs de découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles cultures, de nouvelles technologies ou de s'intéresser à l'Art. D'aspect non commercial, elles permettent cependant aux industriels de trouver et de signer de nombreux accords. Enfin, au niveau politique, ces Expositions universelles sont l'occasion de passer des messages entendus par des millions d'oreilles.
PARIS, L'UNIVERSELLE
Ville hôte à sept reprises entre 1855 et 1937, Paris est la ville des Expositions universelles. Le paysage urbain et architectural de la cité est profondément marqué par le passage de ces événements. Impossible de ne pas penser à la Tour Eiffel, censée être une installation provisoire de l'exposition de 1889, devenue emblème éternel de Paris. Appelée originellement "la Tour de 300 mètres", elle est rapidement victime de son succès. Son potentiel scientifique ainsi que touristique rendent rapidement impensable son démantèlement. L'année 1900 est certainement la plus prolifique pour Paris. L'édition universelle de cette année, voit naître la Gare d'Orsay, devenue aujourd'hui le musée que l'on connait, la Porte de Binet qui s'ouvrait sur la Concorde, le Petit et le Grand Palais, le pont Alexandre III, la passerelle Debilly et enfin le métro !(Paris exposition universelle de 1900)
Nombre de Pavillons temporaires démantelés ont également servi à la construction de quelques édifices comme les charpentes du Palais de l'Industrie (édition 1855) récupérées pour l'Eglise Notre-Dame-du-Travail ou les isbas du Pavillon russe de 1867 reconvertis en habitations particulières du XVIème arrondissement. Si Paris peut se targuer d'arborer autant de vestiges issus des Expositions universelles, d'autres villes sont aujourd'hui empreintes par le passage de cette manifestation. Barcelone avec son parc de la Cuitadella (1888), Bruxelles et le célèbre Atomium (1958), le Space Needle de Seattle (1962), l'Unisphère de New York (1964), Montréal et sa Biosphère (1967) ou encore la Tour du Soleil d'Osaka (1970) et le Pont de l'Alamillo à Séville (1992).
LESLIE BERTHET-LAVAL, LE SPECTACLE SUR LA TOILE
Artiste autodidacte, Leslie Berthet-Laval a réalisé sa première toile à l'âge de 3 ans. Quelques années plus tard, en 2010, elle expose ses œuvres urbaines à l'Exposition universelle de Shanghai, dont le thème est "Meilleure ville, meilleure vie". Ses peintures, réalisées à l'aide de seringues qu'elle vide directement sur son support, font l'apologie des courbes et des perspectives. Inspirée par le courant expressionniste, ses "cités marines" lui permettent de traiter de l'actualité écologique, du réchauffement climatique, de nucléaire... ce qui permet de comprendre pourquoi elle eut la chance d'être exposée à Shanghai en 2010.