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Carré d'artistes - Le blog
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Actualités

Des duos féminins autour de la sororité

- 07/03/2023

UN ENSEMBLE DE COLLABORATIONS FÉMININES

 
A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous avons eu envie de réunir des artistes autour de collaborations à 4 mains exclusivement et résolument féminines. Ces artistes ont choisi de créer ensemble, d’après leurs affinités, et ont vécu un véritable moment de partage. A l’instar de la fraternité, le lien qui s’est tissé entre ces artistes est celui de la sororité, unies par la passion de l’art. Elles nous partagent aujourd’hui leurs ressentis sur cette expérience unique mais aussi leurs points de vue sur ce que signifie d’être une artiste femme en 2023.


Pourquoi avoir accepté de faire une collaboration à 4 mains… féminines ? 
NAEN : Pour le challenge, le défi, pour participer à cette initiative originale lancée par Carré d’artistes, mais aussi et surtout pour la rencontre avec une artiste dont j’admire le travail.
M. FLEUR :  Cette année, j’avais très envie de travailler en collaboration avec d’autres artistes, donc, quand Carré d’artistes a proposé ce projet, j’ai sauté sur l’occasion. Collaboration féminine, sans doute pour la sensibilité et la douceur. 
S. SUNDBLAD : Cela semblait être une excellente idée et une manière humble d'honorer la Journée internationale des droits des femmes.  
O. ESCOLIER : Lorsque Nathalie m’a sollicitée, j’ai tout de suite accepté avec enthousiasme et curiosité. L’essentiel étant la connivence et la complicité avec l’artiste. 
D. BALME : La curiosité de savoir ce que cela allait donner, je ne l’avais jamais fait jusque-là.

Être une artiste femme en 2023, ça donne quoi ?
NAEN : L’histoire n’a pas fait la part belle aux femmes artistes, mais je n’ai pas le sentiment que cela soit encore le cas en 2023. Pour moi, être artiste se définit moins par un genre que par une passion, une démarche quotidienne, une recherche permanente, un besoin.
F. DUPRAT : Peut-être une revanche...  
ML. BERTRE FLANDRIN : Mes expériences de femme et de maman ont influencé mon parcours de peintre. Parfois il y a des doutes mais c’est utile de se remettre en question pour avancer. Aujourd’hui nous sommes nombreuses à être femmes peintres et c’est un plaisir d’en voir de plus en plus dans les expositions. 
M. FLEUR : Une femme épanouie qui ose exprimer sa sensibilité et ses émotions à travers son art.
C. ROHART : J’aimerais dire que ce n’est pas important mais suite à certaines expériences… Dans mon cas, c’est le moment de peindre ce que j’ai à dire, justement. Défendre les droits des femmes, toujours, et explorer ma propre identité de femme.
MACHI : Être artiste femme ou homme, ça m´est égal. Il faut être un bon artiste, « l´art n´a pas de sexe », c’est pour cela que je ne mets jamais mon prénom.
B. LOVISA : Ce n’est pas toujours facile car il faut concilier son travail d’artiste et tout ce que fait une femme dans la vie quotidienne.  On ne peut pas se consacrer entièrement à son travail comme un homme.  Il n’y a pas de parité à ce niveau-là. Mais les femmes ont beaucoup de ressources car elles sont habituées à faire plusieurs choses à la fois.

Trouvez-vous qu’il y ait un lien spécifique entre les artistes femmes ?
NAEN : Je n’en suis pas certaine…Il y a certains points communs bien sûr, mais notre besoin d’exprimer notre sensibilité, notre regard, notre créativité, notre imagination, notre envie de rêver ne sont pour moi ni l’apanage des hommes ni celui des femmes…
L. BESSÉ : J’expose très souvent avec des artistes femmes et je fais partie également d’un collectif artistique féminin - Land’art. Oui je pense qu’il y a un lien, une sensibilité commune peut-être.
ML. BERTRE FLANDRIN : C’est un besoin d’être solidaires entre artistes femmes dans le monde actuel. C’est enrichissant d’échanger entre femmes artistes et je pense que le lien se fait grâce à une certaine sensibilité. On peut trouver aussi une certaine féminité dans le travail d’un artiste homme et réciproquement.
D. BALME : Une complicité bienveillante avec une pointe d’admiration mutuelle.
O. ESCOLIER : Il y a un lien spécifique entre femmes d’une façon générale, une sororité dont il est question ici. Sensibilités, situations et expériences communes, mais pour ma part cela ne se réduit pas aux femmes artistes.


Comment vous êtes-vous rencontrées ? Est-ce la première fois que vous travaillez ensemble ?
L. BESSÉ : Nous nous connaissions avant Carré d’artistes, nous nous étions rencontrées dans des expositions et j’avais exposé dans la galerie que Marie-Liesse avait il y a quelques années mais nous n’avions pas encore travaillé ensemble.
D. BALME : Nous nous sommes connues sur Instagram. Nous nous suivions mutuellement et oui, c’est la première fois que nous travaillons ensemble.
MACHI : Avec Silvina, nous avons un lien particulier. Nous faisons partie de la même famille mais elle a aussi été mon élève un temps. Aujourd’hui, elle est devenue une excellente artiste, très féminine. Cela nous a donc fait très plaisir de travailler ensemble pour la première fois. 
N. DUMONTIER : J’ai rencontré Brigitte et Odile par le biais de Carré d’artistes. Nous nous sommes rapprochées grâce à des points communs, avec Brigitte, nous sommes toutes les deux vitraillistes, avec Odile, nous sommes originaires de Savoie avec une grande passion pour la montagne. Mais c’est la première fois que je travaillais avec chacune d’elles. 

Travailler à deux, est-ce plus difficile ? 
NAEN : Oh oui ! mais c’est passionnant ! Difficile parce que j’ai eu en permanence peur de ne pas respecter, voire d’endommager le travail de Violaine. Difficile aussi parce que nos supports sont différents : Papier mouillé en abondance pour elle, toile ou métal pour moi. Interdiction pour moi par exemple de réaliser un fond car je travaille à l’acrylique qui « plastifie » le papier et ne permet plus ensuite de le mouiller et ainsi réaliser les aquarelles. Il fallait donc que Violaine commence et que j’intervienne ensuite…D’où ma crainte immense de gâcher son travail ! Il a fallu que je trouve ma place….
ML. BERTRE FLANDRIN : Cela peut paraître plus difficile de travailler à deux car il faut penser à respecter le style de l’autre, en gardant le sien sans en faire trop ! 
M. FLEUR : Ce n’est pas plus difficile, c’est très riche, on s’apporte beaucoup mutuellement.
C. ROHART : C’est davantage d’organisation. Pour moi tout ce qui est difficile est enrichissant et j’étais ravie de voir les tableaux terminés. C’est la première fois que je fais une collab’ à quatre mains et j’ai trouvé notre échange très fluide.  Nous avons commencé par prendre un café, j’étais étonnée de trouver autant de similitudes dans nos démarches artistiques pour un rendu si différent. 
MACHI : Non, ça a été une très belle expérience... je crois que ça vaut la peine, d´échanger des idées, différents points de vue ! C’est merveilleux !!!
O. ESCOLIER : Je dirais simplement que c’est juste différent, c’est une expérience unique qui sort du cadre et demande de faire cohabiter deux univers artistiques.

Quel a été le plus gros challenge en travaillant à quatre mains ? 
D. GAULTIER : Essayer de s’adapter à une approche créative différente, une palette de couleurs, des méthodes de travail inhabituelles et de ne concevoir qu’une partie de l’œuvre.
F. DUPRAT : Au piano, à quatre mains il y a une partition écrite à moins d'improviser. La difficulté a été d'entrer dans un autre univers que le sien et de jouer une nouvelle musique cohérente. Se raccorder à une histoire, trouver les liaisons formelles et colorées, sans s'y perdre.
S. SUNDBLAD :  Le plus grand défi est le respect de l'individualité de l'autre artiste et en même temps, chercher à se compléter.  
N. DUMONTIER : Résoudre les problèmes techniques. Je travaille à l’huile, Brigitte et Odile à l’acrylique, ce sont deux mediums aux temps de séchages différents.
B. LOVISA : C’est un peu stressant au début car on s’adapte à l’autre. Et on espère que ça lui plaira.

Avez-vous été surprises du résultat ? 
ML. BERTRE FLANDRIN : Oui, très agréablement ; J’ai volontairement choisi d’intégrer des personnages dans la composition de Laurelle qui n’en fait pas apparaître dans ses peintures. Ses tableaux sont ainsi « habités » et le résultat est une harmonie entre nous deux qui nous a surprises l’une et l’autre et qui nous plaît beaucoup ! 
M. FLEUR : Oui et non. Je savais que nos styles allaient très bien cohabiter mais le résultat est encore mieux que ce que j’avais imaginé.
C. ROHART : Absolument. J’ai commencé, puis j’ai passé la main à Belladone. Lorsqu’elle m’a rendu les tableaux pour que j’ajoute la dernière touche, j’ai pu découvrir les nombreux détails qu’elle glisse dans ses créations comme un jeu de piste. Nous avions décidé de décaler un peu nos deux touches, et on dirait que le dessin sort de la peinture à l’huile.
O. ESCOLIER : Oui, suite à nos échanges une première idée m’était venue, mais en réceptionnant la toile dans mon atelier, en l’observant longuement, c’est une autre idée qui s’est imposée.
N. DUMONTIER : Non, pas surprise, émerveillée !

Que retenez-vous de cette expérience ? 
L. BESSÉ : J’ai adoré compléter les tableaux de Marie-Liesse, elle avait fait des personnages assis dans des fauteuils et j’ai dû inventer un décor autour tout en cherchant des couleurs qui s’harmonisaient avec les siennes, qui ne sont pas forcément celles que j’utilise habituellement. J’ai trouvé l’expérience très amusante et intéressante.
ML. BERTRE FLANDRIN : C’est une expérience qui nous prouve que lorsqu’on fait confiance à l’autre c’est très intéressant de mêler deux univers, il suffit de ne pas s’imposer. C’est aussi une façon de partager sa passion.
M. FLEUR : Partager, amener chacune son univers et trouver l’histoire qui va lier les deux mondes, c’est très enrichissant et permet de progresser dans sa pratique.
D. BALME : Découvrir le travail d’une autre artiste « en vrai », le grain du papier, les coups de pinceaux, c’est très enrichissant.
O. ESCOLIER : Une très belle expérience artistique et humaine, fluide et féconde.
C. ROHART : Une rencontre. Belladone m’a donné envie de rendre plus visible les indices que je laisse dans mes toiles. 



 


Est-ce une expérience que vous ferez à nouveau dans le futur ?
C. ROHART : Je l’espère, c’est important pour moi de faire plusieurs collaborations dans l’année. Travailler en collectif me permet de sortir de ma bulle. C’est enrichissant de se confronter à l’autre, à différentes manières de penser et de créer.
ML. BERTRE FLANDRIN : Je retenterai volontiers cette expérience qui est positive car elle permet de s’ouvrir à un partage amical et plein de générosité. Entre artistes nous avons besoin de communiquer et d’apprendre à se connaître.
MACHI : Oui, bien sûr ! Je remercie Carré d’artistes pour cette initiative. 
O. ESCOLIER : Pour moi cette expérience reste unique. Mais pourquoi pas répondre à une autre expérience inédite ? Ce qui me plait, c’est la singularité d’un projet ponctuel et la découverte et l’exploration qui en découlent. 
S. SUNDBLAD : Je le referai, car ce fut une expérience magnifique.  

Avec qui voudriez-vous revivre cette aventure ?  
L. BESSÉ : J’aimerais continuer avec Marie-Liesse car je pense que nous pourrions « améliorer » notre duo. Il faut un peu de temps pour entrer et se sentir à l’aise dans l’univers de l’autre.  Et peut-être que la prochaine fois nous nous retrouverons pour travailler directement ensemble en même temps ! 
NAEN : Une suggestion peut-être ?
MACHI : Je voudrais bien revivre cette expérience avec Matisse ou bien Picasso. Plus sérieusement, cette une expérience très positive que j’aurais plaisir à renouveler car on apprend énormément de l’autre. 

 
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