JULIO LE PARC, LES FORMES ET LES LUMIÈRES
Alors qu'il approche doucement les 90 ans, Julio Le Parc est l'un des artistes contemporains argentins les plus notoires. Le natif de Mendoza, au pied des Andes, à plus de 1000 km à l'ouest de Buenos Aires, manie formes géométriques, volume et lumières avec la plus grande harmonie et la plus grande virtuosité. Etudiant aux Beaux Arts de l'école nationale Prilidiano Pueyrredón de Buenos Aires, il obtient en 1958 une bourse du gouvernement français et s'installe à Paris. Après avoir cessé de produire sur des média traditionnels, il se tourne vers un Art qualifié de cinétique ou de "perceptuel". La lumière, le mouvement et la couleur, mais aussi l'air et l'espace virevoltent tandis que Le Parc joue avec les lignes, les courbes et les contrastes pour modifier nos perceptions de la réalité. L'interaction est le point névralgique de ses œuvres, qui, même si au premier abord ne le paraissent pas, restent accessible à tout le monde. Expulsé de France en mai 1968 pour sa participation active aux "ateliers populaires", Julio Le Parc est aujourd'hui Chevalier de la Légion d'honneur. Défenseur invétéré des Droits de l'Homme, il lutta une grande partie de sa vie contre les dictatures d'Amérique Latines. L'étagère de ce membre fondateur du G.R.A.V. (Groupe de Recherche d’Art Visuel) accueille également de nombreux prix comme celui de la Biennale de Venise (1966), de la Biennale de Cuenca (1987) ou le Prix de la Fondation Konex. Présent au sein d'importantes expositions internationales, le travail de Le Parc est connu et reconnu aux quatre coins du globe.
Artiste visionnaire, Julio Le Parc est une figure influente pour la jeune génération qui met à profit ses recherches sur le champ visuel, le mouvement et le rapport entre l'œuvre en général et le spectateur.
(Julio le Parc)
MARCOS LOPEZ, L'ANDY WARHOL DU SOUS-DÉVELOPPEMENT
Des photos criardes, saturées aux accents kitsch très prononcés, voilà la signature de Marcos Lopez. Devenu photographe après avoir côtoyé ces derniers lors de la Coupe du Monde 1978 qui se tenait dans son pays, cet artiste argentin qui a vu le jour à Santa Fé en 1958 a obtenu une bourse de perfectionnement du Fonds national des Arts de Buenos Aires, où il vit et travaille depuis. Primé en 1993 de la fondation Andy Goldstein pour ses portraits en noir et blanc (Retratos), Marcos Lopez va rapidement donner dans la couleur avec ses séries de photographies "Pop Latino" (2000) et "Sub-realismo Criollo (2003). Il exprime avec force et conviction sa vision de l'Amérique latine au travers de fresques ultra-saturées, extravagantes piquantes et acidulées. Photographe argentin en vogue, il est considéré comme un portraitiste insensé, qui adore l'excès et le kitsch bon marché. "Je pars d'une situation émotionnelle et j'y mets de la couleur locale comme un chroniqueur social et politique de mon époque ". Lauréat du Prix Quinquenio Photography de la fondation Konex en 2012, ses travaux sont exposés et visibles à Buenos Aires, Madrid, Paris ou encore à Zurich.
L'Argentine a connu une forte période de croissance rapide à l'américaine, et, comme chez son voisin du nord, trois décennies auparavant via le Pop Art, la culture de masse est devenu un objet d'Art. Et c'est cela qui est retranscrit dans le travail de Marcos Lopez qui met en scène les artifices du néolibéralisme comme les canettes, les tee-shirts, le maté, les fast food ou les lieux communs de Buenos Aires. Pour créer un Art commercialisable, comme celui d'un certain Andy Warhol.
LEANDRO GRANATO, L'ŒIL DU PEINTRE
Leandro Granato est né à Buenos Aires un beau jour de février 1986, année ô combien chère aux argentins, demandez donc à Maradona. C'est à l'âge de 20 ans, après la disparition rapide et brutale de son mentor de grand-père, qu'il s'offre un atelier en plein cœur de la capitale et décide de se lancer dans l'Art. Jusque-là rien d'extraordinaire. Mais grâce à un don unique, Leandro Granato est aujourd'hui un artiste contemporain sans égal. Pour réaliser ses toiles abstraites, le jeune homme n'utilise ni ses mains, ni ses pieds, ni sa bouche mais... ses yeux ! Un procédé insolite qui lui permet de projeter des jets de peinture sur ses toiles en faisant couler cette dernière de ses yeux, après s'en être injecté par le nez. “J’ai su très jeune que j’avais un lien très spécial entre mon œil et mon nez", raconte l'inventeur autoproclamé de la peinture en liquide lacrymal. "Certains disent que je suis fou, mais cette technique n’abîme pas mon corps. Je suis sans arrêt examiné par des médecins et je sais que cela ne me causera pas de problème de santé dans le futur"
Ses toiles prennent entre 10 minutes et 10 mois pour être achevées et certaines se vendent pour des montants qui se négocient en milliers d'euros. Si Leandro Granato n'est pas l'artiste argentin le plus connu, il est certainement le plus atypique.
PAOLA VERGOTTINI, L'ENFANT DE BUENOS AIRES
Paola Vergottini est née à Buenos Aires en 1971 et, après avoir été initiée très tôt au dessin, elle fréquente l'Ecole des Beaux Arts Prilidiano Pueyrredón de Buenos Aires. Pendant les dix premières années de sa carrière, elle se consacre au dessin et la gravure sous toutes leurs formes : zincographie, lithographie, collage et techniques mixtes. A la naissance de ses fils, Paola se met à enseigner l’art aux enfants et change complètement sa façon de travailler. Elle commence à jouer avec les peintures et les couleurs à travers des formes humaines simples et des tonalités pures et vibrantes. Elle puise son inspiration dans l’observation des dessins de ses élèves. La démarche de l’artiste est de vivre de l’art et pour l’art. Elle considère que les œuvres qu’elle peint sont dédiées à son public. Une fois terminées, elles ne lui appartiennent plus. Son plaisir est de les créer au quotidien. Les toiles de Paola sont une invitation au voyage dans le monde de l’enfance.