CÉZANNE ET GAUGUIN AUX ORIGINES DES FAUVES
"La candeur de ce buste surprend au milieu de l'orgie de tons purs : Donatello parmi les fauves." C'est en ces mots que le critique d'Art Louis Vauxcelles donne son nom au Fauvisme. Il écrit alors dans le journal quotidien Gil Blas, à l'occasion d'une visite au Salon d'automne de 1905 où trône une sculpture classicisante d'un certain Albert Marque (1872-1939). Cette dernière est présentée dans une salle réunissant de nombreuses œuvres aux couleurs très vives, griffées par Charles Camoin, Hippolyte Flandrin, Georges Rouault et Henri Matisse.
Ce mouvement est apparu en France à la même période que l'expressionnisme en Allemagne. Outre-Rhin, l'expressionnisme est caractérisé par une atmosphère troublée, aux frontières de la violence, tandis que l'expressivité du Fauvisme est d'un tout autre acabit. Le groupe est guidé par un positivisme contagieux et une vitalité éclatante. Les Fauves s'inscrivent dans la continuité des recherches entamées par Paul Cézanne à l'époque où l'impressionnisme régnait en maître. Le peintre provençal se situait légèrement en retrait des préoccupations quasi scientifiques de son époque. On pouvait observer dans ses travaux une certaine simplification des formes et un travail de la couleur par larges aplats.
Cette notion est poussée encore plus loin par Paul Gauguin. Après un voyage à Tahiti, il s'émerveille alors devant l'éclat des couleurs de ce petit bout de terre au milieu du Pacifique. Inondé par l'intensité des teintes et des lumières, Paul Gauguin aboutit à une simplification extrême du dessin. La couleur prend alors indubitablement le pas sur le dessin à proprement parler et Paul Gauguin l'exprime avec une force et une violence encore jamais observée. Les peintres Fauves vont alors s'engouffrer dans cette voie grande ouverte pour aller encore plus loin dans cette démarche. Matisse résumait l'ère qui allait s'ouvrir ainsi : "La couleur surtout et peut être plus encore que le dessin est une libération."
LE FAUVISME, UN MÉLANGE DE COULEURS
Avec le mouvement du fauvisme, le dessin va presque complètement s'effacer pour laisser place nette à des tâches colorées, surfaces posées en touches très épaisses et larges de couleurs pures. Ces Fauves ne sont pourtant absolument pas des peintres agissant nécessairement par instinct, mais la plupart d'entre eux ont même suivi une formation rigoureuse et académique. Matisse et Marquet se sont côtoyés à l'Ecole des Beaux-arts, fréquentée également par Camoin et Manguin, tandis que Jean Puy s'est fait les pinceaux du côté de l'Académie Julian.
Rassemblés en foyers dans l'ateliers de Léon Bonnat pour Dufy, Friesz et Braque et dans l'atelier de Gustave Moreau pour les Fauves précédemment cités, ils se retrouvent ensemble pour s'attaquer aux valeurs bourgeoises et poser dans l'enthousiasme total les bases de cette nouvelle esthétique. Henri Matisse, disait de Gustave Moreau : "Il ne nous a pas mis sur le droit chemin, mais en dehors des sentiers battus. Moreau a perturbé notre complaisance." Pendant l'âge d'or du Fauvisme, les peintres travaillent en duo ou en trio, le temps d'un été ou le temps d'un voyage, échangeant alors leurs points de vue sur la peinture. Matisse et Derain passent la période estivale de l'année 1905 à Collioure, se bagarrant de fougue sur le motif, tandis que Friesz et Braque sillonnent Anvers, l'Estaque et La Ciotat. En 1906, Marquet et Dufy subliment la côte normande avec des œuvres aux mélanges éclatants de couleurs.
UN HÉRITAGE ET DES INFLUENCES MULTIPLES
Collioure, petite commune française de la côte Vermeille confinée aux pieds des Pyrénées et léchée par la Méditerranée, est aujourd'hui internationalement connue comme étant le berceau du Fauvisme et bénéficie de ce rayonnement au quotidien. Couleurs, lumière exceptionnelle, authenticité et pittoresque du petit port de pêche catalan vont donner lieu en 1905 à la création d’œuvres majeures comme la célèbre "Fenêtre ouverte" de Matisse ou "Bateaux à Collioure" de Derain.
Le Fauvisme va ouvrir les portes à l'abstraction de plus en plus marquée du dessin et de l'image, jusqu'à atteindre l'Art abstrait. Les travaux et les questionnements ouverts au sujet de la couleur deviennent alors le sujet de création de nombreux artistes pour aboutir aux peintures en monochromes de Kasimir Malevitch ou de Yves Klein. D'autres vont travailler sur l'essence pure de la couleur, chacun à leur manière, dans des voies diverses, de façon très sensitive comme Mark Rothko ou de manière beaucoup plus scientifique comme le mouvement de l'Op'Art.
ARMELLE BASTIDE D'IZARD ET LES COULEURS DU SUD
Armelle Bastide d'Izard rencontre la peinture impressionniste tardivement et découvre sa vocation de peintre. Passionnée et appliquée, elle s’attèle à cette activité avec fougue et sérieux. Suivant les conseils d’experts, en parfaite autodidacte, elle fréquente assidument les musées pour s'initier et se former. Armelle cultive la perfection dans ses peintures. L’harmonie des couleurs, la diversité des sujets, la légèreté du trait donnent aux œuvres une dimension raffinée et spirituelle. Les peintures sont belles, généreuses et en perpétuel mouvement. Parmi les maîtres qui l’inspirent : Matisse, Paul Cézanne et François Desnoyer. Armelle aime peindre les couleurs du Sud et les paysages de lumières. Elle recherche le naturel, la simplicité, aime l’espace et les volumes. Passionnément impressionniste, la couleur donne des ailes à son imagination. Chacune de ses toiles est une explosion de nuances étalées au couteau. L’artiste souhaite transmettre un message de paix, de sérénité et de spiritualité.