Pablo Picasso cofondateur du cubisme

Pablo Picasso, le génie aux multiples facettes

Un des peintres espagnols les plus connus de la planète, picasso a marqué les esprits et les générations grâce à son génie.
Grand-maître de l’art abstrait, il est à l’origine du mouvement cubiste qui a conquis le début du 20e siècle. Alors, qui est cet artiste hors norme dont on entend si souvent raisonner le nom ? Nous faisons le point dans cet article.

Qui est Pablo Picasso ?

Le fameux prodige ibérique est né en 1881, à Malaga en Andalousie.
 Avec un père professeur de peinture, picasso baigne dans le milieu artistique dès son plus jeune âge. Après avoir suivi un cursus aux Beaux-Arts de Barcelone, il poursuit ses études à l’École supérieure de design et d’art. Il est alors âgé de seulement 17 ans. Il y découvre les quartiers chauds de la capitale catalane et se découvre un intérêt pour les artistes des cabarets bohèmes. En 1900, il réalise sa 1e exposition dans le cabaret d’Els Quatre Gats. Cet événement marque véritablement le début de sa carrière. Passionné de peinture à l’aquarelle, picasso développe ses compétences artistiques dans la gravure, la sculpture, la céramique et l’écriture. Véritable couteau suisse, la polyvalence de l’artiste le conduit à développer ses œuvres autour de l’amour, l’amitié et la culture. Il connaît une vie sentimentale tumultueuse.

Il partagera successivement son cœur avec 7 femmes, qui finiront par tomber dans la folie ou la dépression. Certaines iront même jusqu’au suicide. L’histoire du peintre est marquée par l’Histoire de l’Espagne, avec notamment les atrocités engendrées par la guerre civile en 1936. Communiste pacifiste, picasso est le père du bouleversant tableau Guernica représentant la destruction du village basque par les bombardements de l’armée franquiste. Il est également à l’origine de la colombe de la paix, qui est devenue un symbole dans le monde entier.
Avec Georges Braque, Pablo Picasso est le fondateur de la mouvance cubiste, qui tend à déconstruire le réel en démultipliant les différents points de vue sur l’objet représenté.

Quelles furent ses grandes périodes ?

En 1901 le suicide, lié à une déception amoureuse, de son ami Carlos Casagemas l’atteint profondément.
Le drame initie une période de quatre années de peinture sombre et mélancolique.
C’est la période bleue (1901-1904) et cette couleur froide porteuse d’ombre domine toutes ces années.
Picasso peint d’abord le portrait de Casagemas dans son cercueil, puis de pauvres gens et de miséreux.
Il fait aussi des séries sur les prostituées incarcérées à Saint-Lazare, souvent avec leurs enfants.
Lui-même vivant dans le mal du pays et la pauvreté, ses toiles portent alors l’empreinte des grands maîtres espagnols, dont El Greco qu’il étudie.
Il vend ses premiers tableaux en 1902 à la galeriste d’avant-garde Berthe Weil.

Le peintre rencontre en 1904 Fernande Olivier, avec qui il partagera cinq années.
Au Bateau-Lavoir, où se trouve son nouvel atelier, les tableaux se teintent de rose et il fréquente Montmartre, repère d’artistes et de saltimbanques. C’est la période rose (1905-1907) qui le voit encore mélancolique, mais amoureux et s’éloignant des sujets morbides.
Il travaille le dessin et le trait, s’initie à la gravure et rencontre Modigliani, Salmon et Apollinaire.
En 1905, les mécènes Gertrude et Leo Stein s’intéressent à son travail et lui achètent de nombreuses toiles, le sortant de sa condition précaire.

Parallèlement, l’art africain arrive en Europe et influence la peinture de Picasso (période 1908-1909) par sa simplicité et sa puissance, notamment celles de ses masques. Enfin, Guillaume Apollinaire, poète et critique d’art, présente Georges Braque à Picasso... Avec l’engagement à leur côté du marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler, ils feront tous les quatre la révolution du cubisme.
Période qui s’étend pour Picasso de 1909 à 1919.

Le tableau "Les demoiselles
d’Avignon" est-il si particulier ?

À une époque où Monet et Rodin règnent en maîtres sur le bon goût bourgeois, Cézanne explore l’usage de la touche de peinture géométrique pour l’expression des volumes et des jeux de lumière.
À sa suite, Picasso et Braque entreprennent de représenter autrement les paysages, d’abord en multipliant les points de vue.
Puis ils s’attachent à déstructurer les corps… avant de les décomposer en cylindres, sphères et cônes (1910-1912) ; et plus tard (1912-1914) à en étudier toutes les perspectives possibles.

Mais tout a commencé pour Picasso avec le tableau Les demoiselles d’Avignon (1907).
On peut voir ce tableau comme l’entrée de l’artiste dans son âge adulte, où se rassemblent et entrent en cohérence des angles de vue marquants : ainsi les femmes prostituées, qu’il fréquente depuis longtemps, sont reconnues dans la fête de la jeunesse catalane et dans la misère de l’enfermement carcéral à Saint-Lazare, dans la beauté du corps et dans la blessure irrémédiable de la syphilis osseuse (masque africain). Mélancoliques, elles sont aussi la femme, l’Ève, celle qui a mangé le fruit (présent sur la toile) toujours exposée au regard, sur scène de théâtre.
Le regard du spectateur n’est plus celui du désir, mais bien celui de l’effroi dans une désharmonie étrange.

 

Pour le puriste, on dira plutôt qu’il s’agit d’une peinture de Picasso de style cubiste cézanien (ou précubiste) influencé donc, par Paul Cézanne (couleurs et géométrie) ainsi que par l’art africain. Les mathématiques, en pleine expansion et vulgarisation en 1900, s’expriment ici dans les questions d’asymétrie et d’absence de perspective.
Elles créent un nouvel espace pictural inscrit dans le cône et l’hyperbole. Avant d’être réalisé, le tableau Les demoiselles d’Avignon (244x234cm) fit, dit-on, l’objet de plusieurs centaines d’esquisses.
Rompant avec tous les styles connus jusqu’alors, il est considéré comme une œuvre majeure de l’histoire de la peinture.

 

>Pablo Picasso l'infatiguable créateur