Peinture paysage : La Renaissance
Les genres en peinture ont longtemps été soumis à une hiérarchie où le paysage a peiné à trouver sa place.
En effet, jusqu'au XIXe siècle, les peintures exposant des éléments vivants et mobiles étaient plus estimées que celles représentant des objets inanimés.
Il en a résulté la hiérarchie suivante :
- l'Histoire ;
- le portrait ;
- la scène de genre ;
- le paysage ;
- la nature morte.
Le paysage a été utilisé, jusqu'à la fin du Moyen-Age, comme un décor mettant en valeur un récit ou des personnages.
Alors, à quel moment le paysage a-t-il acquis une valeur pour lui-même ?
Pour le savoir, il faut remonter le temps jusqu'à la Renaissance, où le mot d'ordre était la recherche de la beauté.
L'abandon de la peinture à l'eau (tempera) au profit de la peinture à l'huile ouvre à des techniques qui, alliées à la perspective et au sens du détail, incitent les artistes à réaliser des paysages magnifiés.
Que ce soit dans les tableaux de Léonard de Vinci ou de Giorgione, l'arrière plan est mis en valeur par les clairs-obscurs ou la technique du sfumato qui permet, grâce à une délicate superposition de couches de peinture, de donner au paysage un aspect mystérieux et profond.
À Anvers, dans la région flamande, le peintre Patinir exécute des œuvres où la vision panoramique du paysage est une nouveauté pour son époque. Il propose des tableaux où la peinture de paysage atteint une netteté minutieuse.
Chaque détail, proche ou lointain, est soigneusement façonné. Son travail est annonciateur du genre du paysage en Occident.
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L’âge d’Or de la peinture néerlandaise
L'art du paysage passe par une étape où les artistes flamands et allemands souhaitaient représenter sur leur toile tout ce que l'homme pouvait percevoir de son environnement.
Cela conduit à des productions fourmillantes d'éléments associés de manière artificielle appelées Weltandschaft, paysage-monde.
Au XVIIe siècle, les Néerlandais vont prendre le contrepied de cette technique pour représenter une portion de nature plus restreinte et plus réaliste.
Les peintres réalisent des croquis préparatoires en extérieur pour ensuite produire le tableau en atelier.
La toile de Wermeer, Vue de Delft, est emblématique de ce procédé.
L'objectif est de magnifier le lieu représenté et d'associer détails minutieux et choix de composition.
Ainsi, les tableaux de cette époque ne font pas une peinture du paysage exacte mais idéale.
Tableau peinture paysage : le classicisme français
Cette proposition de paysage idéal trouve son apogée en France, dans le mouvement classique.
Cherchant à allier sujet d'Histoire et préciosité de la composition, des peintres comme Nicolas Poussin ou le Lorrain ont choisi des représenter des scènes mythologiques ou religieuses.
L'artiste doit trouver la juste expression entre un paysage reproduit fidèlement, mais sans intérêt, et un débordement de l'imagination.
« La vraisemblance et le jugement partout... », voici le mot d'ordre de Poussin. Tout doit être élaboré et pensé.
Le Lorrain, quant à lui, s'adonne à la peinture de paysage en travaillant la lumière et ses effets sur les éléments naturels : l'eau, la végétation, l'atmosphère. Les personnages sont un prétexte. Le paysage trouve ses lettres de noblesse.