Art africain contemporain
D'ordinaire, lorsque l'on évoque l'art africain, ce sont les objets centenaires comme les statuettes en bois des Bambara, des reliques millénaires ou les masques Fang du Gabon qui viennent d'abord à l'esprit des amateurs et des collectionneurs.
Longtemps ignoré, cet art africain ancestral a depuis trouvé sa place sur le marché versatile de l'Art et certaines de ces œuvres se vendent dorénavant aux portefeuilles bien garnis de quelques millionnaires européens et américains.
Bien que très en verve et actif depuis quelques temps, l'art contemporain africain a souvent été négligé par l'Occident et même sur place.
Mais depuis quelques années, c'est un art africain qui frémit, bouillonne et commence à prendre de la place. La jeune nouvelle scène locale tient à démontrer que les arts du continent noir ne se limitent pas qu'à ces œuvres séculaires pourtant si prisées. En pleine mutation, certains musées et plusieurs galeries leur ont consacré leurs cimaises et cet art se révèle au travers de manifestations importantes comme la Biennale de Dakar ou autrement appelée Dakart au Sénégal, la Joburg Art Fair en Afrique du Sud ou encore la 1.54 Contemporary African Art Fair (1 comme le continent et 54 pour le nombre de pays) qui s'est tenue à Londres en 2016 et se déroulera à New York en mai 2017
Art africain et artistes
Généralement soutenus par de riches occidentaux et ne vivant plus sur place, les artistes africains investissent aujourd'hui allégrement le marché de l'art. Des sud-africains Marlène Dumas, William Kentridge au sculpteur ghanéen El Anastsui en passant par le camerounais Pascale Marthine Tayou, le nigérian Yinka Shonibare ou le plasticien béninois Meschac Gaba, tous ces artistes ont vu leur côte grimper de façon exponentielle ces derniers semestres.
A leurs côtés, les nouvelles têtes d'affiche du marché se nomment Romuald Hazoumè, Dominique Zinkpé ou Julie Mehretu.
Ses immenses toiles mêlant du Kandinsky, du Cy Twombly, du Vieira da Silva voire du Michaux, s'arrachent pour des millions de dollars aux enchères. Bien qu'installée loin de son Ethiopie natale, elle permet à ce pays coincé dans ses clichés, d'exister dans l'univers de l'art.
Une mission compliquée que tente de relever le Netsa Art Village.
Art africain traditionnel ou contemporain
Au sein du Netsa Art Village, ce collectif composé de 15 artistes est désireux de se démarquer diamétralement des reproductions infinies de l'imagerie copte (sur) recyclées dans l'art commercial du tourisme éthiopien.
Le modernisme éthiopien ne date pas d'hier, il est apparu dans les années 50 et 60 puis avait périclité dans les années 1970 sous les coups de boutoir du régime autoritaro-marxiste du Derg. La créativité et les expériences renaissent aujourd'hui grâce à l'ouverture sur l'étranger voulue par les responsables de l'Ecole des Beaux-Arts d'Addis-Abeba.
Bien qu'encore balbutiant, ce mouvement du Netsa art Village qui se revendique radical et osé, propose les tableaux crées à partir de lacets usagés de Mirhet Debebe, les troncs d'arbre peints de Tamrat Gazahegn ou les sculptures géantes faites de bout de métal de récupération de Tesfahun Kibru. Pour Desta Meghoo "l'Ethiopie ne veut pas rester un élément mineur de l'art mondial et elle ne se résume pas à à ses trésors culturels, historiques et préhistoriques, mais également à un travail contemporain".
Si aucun artiste Ethiopien, hors Julie Merhetu, n'est reconnu internationalement, Tamrat vend certaines de ses œuvres entre 1500 à 3000 dollars et le MoMA à New York a d'ores et déjà acheté des œuvres de Merid Tafesse même si elles sont pour l'instant cantonnées à la réserve. Cette même Desta Meghoo estime que ce n'est qu'une question de temps avant que les jeunes artistes éthiopiens s'exposent dans les galeries ou musées internationaux.