Ses vagues d'un bleu azur captivant... La douceur de son écume quand elle se brise sur le sable... L'odeur délicieusement salée qui en émane... Chaque parcelle de la mer est faite pour réveiller l'enfant qui sommeille en vous.
Sans surprise, cette étendue d'eau pleine de mystères a été un sujet de choix pour les artistes de tous bords.
Encore aujourd'hui, la peinture marine ne cesse de faire des émules.
Comment rester de marbre face au déchaînement d'émotions qui transparaît sur ces toiles ?
Sommaire
2. Souvenirs gravés dans la roche : la mer en peinture
3. Une histoire médiévale d'honneur et de foi : l’art maritime
4. Peinture de mer : une représentation réaliste du XVe siècle
5. Peintures marines : immortaliser l'âge d'or du commerce hollandais
6. Quand les militaires prennent le pinceau : l’art et la mer
7. Portrait de Tihomir Cirkvencic
8. Peintures de Tihomir Cirkvencic
Définition de la peinture marine
La peinture marine dans toute sa splendeur
Comme leur nom l'indique, les peintures marines sont des œuvres d'art dépeignant la mer dans toute sa splendeur.
Même si ce style existe depuis la préhistoire, c'est entre le XVIIe et le XIXe siècle qu'il a véritablement pris son envol.
Au fil du temps, l'expression "peintures marines" s'est étendu à toutes les représentations de milieux aquatiques.
Ainsi, les scènes de plage, les estuaires et même les péniches fluviales rentrent dans cette catégorie.
Au Moyen Âge, alors que les explorateurs prennent plaisir à découvrir le monde, la peinture mer connaît un essor remarquable.
Parmi tous ses sous-styles, un s'impose naturellement. Il s'agit du "navire portrait", un courant artistique où un seul bateau est représenté. Cependant, c'est véritablement avec l'âge d'or de la peinture hollandaise que ce genre obtiendra ses lettres de noblesse.
Retour sur une épopée artistique souvent méconnue du grand public.
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peinture mer : des souvenirs gravés dans la roche
L'histoire de la peinture marine prend ses racines dans la préhistoire.
Alors que la civilisation humaine est encore à ses balbutiements, l'Homo sapiens est déjà fasciné par le caractère imprévisible de la mer.
En Azerbaïdjan, des archéologues ont trouvé des peintures marines datant de 10 000 avant J.C.
À la place de pinceaux, les artistes de l'époque avaient eu recours au silex et à la roche dure pour représenter des bateaux de roseaux.
Aux alentours de la mer Égée, des vestiges de peinture mer prouvent que les habitants prenaient plaisir à contempler l'océan 4 000 avant J.C.
Dans la même veine, il est aussi possible de mentionner les peintures marines de l'Égypte antique et des anciens Grecs.
> Vous pouvez lire un article sur Albert Le Diuzet , spécialiste en peinture marine
Peinture marine : une histoire médiévale d'honneur et de foi
De l'antiquité jusqu'au Moyen Âge, la peinture de mer n'est pas vraiment au centre des préoccupations des artistes.
Quand il le faut, marins et navires sont dessinés sur des toiles mais sans plus.
C'est avec la conception de la Broderie de Bayeux, une tapisserie représentant l'histoire de la bataille de Bastings, que la peinture marine devient un art à part entière.
À partir du XIIe siècle, il est commun de représenter un navire faisant face à une mer déchaînée.
Petit à petit, le navire-portait conquiert les cœurs des esthètes.
Néanmoins, la plupart des peintres se cantonnent encore à une interprétation religieuse des navires.
S'inspirant de l'arche de Noé, des toiles telles que Navicella de Giotto Di Bondone s’invitent dans les demeures des monarques.
Peinture mer : une représentation réaliste du XVe siècle
Aux alentours de l'an 1420, Jan Van Eyck réalise deux peintures marines d'un réalisme frappant.
Grâce à la peinture à huile, il a été capable de capter la puissance silencieuse de ces masses d'eau.
En regardant la toile, l'observateur a la sensation de sentir le sel de la mer.
Pendant le XVe siècle, les manuscrits enluminés s'attirent les faveurs de la foule.
Pour les illustrer, les artistes mettent l'accent sur le réalisme des peintures mer. Sur des flots déchaînés, des batailles acharnées se livrent et des amants tourmentés se déchirent.
Sur certains calendriers, des scènes de bateaux de plaisance font des débuts timides.
Quelques années plus tard, la peinture mer connaîtra un tournant décisif.
Afin de cartographier les océans, les explorateurs et les missions marchandes sollicitent les services de peintres aguerris.
Ces derniers n'ont d'autre choix que de perfectionner leur art.
En Italie, au paroxysme de la renaissance italienne, très peu d'artistes s'adonnaient à la représentation de cours d'eau.
Seul Vittore Carpaccio fût en mesure de représenter la subtilité des nuances de la vie maritime.
Sur ses tableaux, l'agitation perpétuelle des docks de Venise tout comme la déferlante d'émotions qui accompagne un débarquement prennent une toute autre dimension.
Peintures marines : immortaliser l'âge d'or du commerce hollandais
En 1650, 95 % des navires qui voguent sur les mers baltiques et du Nord sont hollandais.
Cibles de choix des pirates, les flottes marchandes ont alors coutume de se livrer à des batailles navales d'anthologie.
Pour les peintres de l'époque, impossible de rêver d’un meilleur sujet.
Pendant cette période, la peinture marine tourne autour des combats endiablés que mènent les navires arborant le drapeau des Pays-Bas.
Pour accentuer l'effet majestueux, l'angle de vue n'est plus à hauteur des yeux mais se hisse dans les nuages.
Dans cet hommage à la prospérité hollandaise, nul n'est laissé en arrière.
De fait, il n'est pas rare de voir de petits navires hollandais se pavaner avec fierté sur des peintures marines.
Des artistes comme Salomon Van Ruysdael se prennent d'affection pour les toiles aux dimensions réduites.
À l'opposé, des peintres à l'instar d'Aelbert Cuyp ne jurent que par les tableaux XXL.
À cette époque, tous les débutants désireux de se spécialiser dans la peinture marine se forment aux côtés de Willem Van Del Velde.
Cependant, en 1972, l'artiste et son fils s'expatrient à Londres, permettant ainsi à Ludolf Bakhuizen de devenir la référence hollandaise de la peinture mer.
Néanmoins, ce départ n'est en aucun cas un échec.
De fait, pareilles migrations ont permis à la peinture navale de conquérir d'autres pays.
Dans le cas de la famille Van Del Velde, père et fils passèrent le reste de leurs vies à travailler pour la couronne d'Angleterre, vulgarisant encore plus la peinture mer.
Peinture marine : quand les militaires prennent le pinceau
Anglais comme Français croulent sous le poids des butins collectés sur les mers. Forcément, cela se ressent dans les peintures de l'époque.
> Image d'une peinture d'un paysage marin, au musée de la marine
À cette époque, la plupart des artistes avaient été marins avant de s'installer sur la terre ferme.
Par exemple, Nicholas Pocock a appris à manier le pinceau sur la mer.
Par la suite, il a œuvré en tant que peintre officiel de batailles navales.
D'après plusieurs experts, sa plus belle réalisation demeure Bataille du 13 prairal an II (1974), un tableau qu'il a réalisé en tant que membre d'équipage de la frégate HMS Pegasus.
Dans la même veine, on peut parler du Français Ambroise Louis Garneray. Marin expérimenté, les scènes de chasse à la baleine qu'il immortalisa sur ses peintures marines laisse bouche bée.
Jamais un tel niveau de réalisme n'avait été atteint dans ce style artistique.
Des siècles plus tard, l'engouement du public pour la peinture mer n'a pas pris une ride.
En témoigne la création du corps officiel des peintres de la marine en 1830 et le succès des artistes tels que Marin-Marie.
Portrait de Tihomir Cirkvencic
L’artiste croate Tihomir Cirkvencic mène une vie professionnelle double pendant plus de 15 ans, alliant son métier d’ingénieur à sa pratique de la peinture et ses techniques : huile, acrylique, pastels, aquarelles.
Puisant son inspiration dans le paysage urbain, les humains qui le peuplent et les constructions qui le dessinent, l’artiste voudrait pourtant inscrire sa peinture dans la tradition impressionniste, exprimant toujours ses sensations par touches de couleurs, impression d’ombres et de lumières.
Sa maîtrise technique, sa sensibilité et sa mémoire lui permettent de développer un procédé qui s’étire dans le temps.
Ainsi, l’acte de peindre commence symboliquement pour l’artiste dès l’instant où il croise son sujet.
S’imprégnant des teintes, des lignes et des perspectives, il absorbe une atmosphère dans son ensemble, l’aura d’une scène, l’esprit et les émotions qu’il y projette à cet instant.
Se redessinant mentalement ce que ses yeux ont vu, il visualise dès lors le processus dans son entier, l’approche physique et esthétique à laquelle il va se livrer pour réaliser la création à venir.
Une fois exécuté, le tableau matérialise ce temps à l’œuvre, contient sa propre histoire et provoque chez le spectateur un impact émotionnel fort.
Ouvert à la collaboration et à l’entreprise humanitaire, intégratrice et participative, l’artiste envisage sa peinture comme un don offert à l’autre avec générosité : « Mes peintures sont mon amour et simplement mon humble tentative de rendre ce monde plus beau. »
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