Berthe Morisot, pionnière de son temps

Berthe Morisot puise son inspiration auprès de plusieurs artistes.

• Jean-Baptiste Camille Corot (1832-1883), peintre de formation classique, lui enseigne le lyrisme et le romantisme des paysages. Il l'invite à s'approcher de la nature et à la contempler dans l'étendue de sa complexité. Cet enseignement l'a suivra et l'influencera dans ses choix artistiques,
• Son beau-frère Édouard Manet lui fait découvrir l'art impressionniste,
• Morisot adopte le style du peintre français Auguste Renoir (1841-1919) vers 1890 en apportant à ses œuvres des touches de couleur plus vives et plus fermes.

L'art de Morisot reste cependant unique et engagé. Son empreinte est perceptible dans chacune de ses compositions.

L'artiste a pour thème récurrent sa propre vie. Elle se plaît à figurer et à représenter des membres de sa famille dans des moments et des temps d'intimité. Elle peint son mari et sa fille à plusieurs reprises. Le portrait Eugène Manet et sa fille au jardin (1883) se décline sous une série de plusieurs tableaux. On les retrouve assis sur un banc, dans une barque sur l'eau à travers le portrait Eugène Manet et sa fille dans le jardin de Bougival (1881). Ce sont des œuvres qui traitent du paysage et de la nature tels que les apprécie Morisot.
Sa peinture présente donc des sujets qui lui sont chers dans une exploration de la couleur lumineuse et délicate.

Les scènes intimistes d'intérieur et de plein air se retrouvent dans l'ensemble de sa production. Les Berthe Morisot oeuvres se focalisent sur ces éléments. L'un de ses tableaux les plus célèbres, Le Berceau de 1872, évoque la maternité. La toile est appelée une scène de genre ou un portrait. Une jeune femme veille sur un nourrisson endormi dans son berceau. La jeune femme semble étroitement liée à l'enfant. On suppose qu'elle est sa mère à la manière dont elle le regarde mais aussi à sa tenue. Son allure élégante n'est pas celle d'une nourrice mais d'une femme du monde, de la haute société. La jeune femme illustrée n'est autre que la sœur de la peintre, Edma et l'enfant sa nièce, Blanche Pontillon. Cette huile sur toile est exposée pour la première fois à l'exposition des impressionnistes de 1874.
Ne trouvant pas preneur, la toile n'est plus exposée et reste dans le cercle familial. Elle revient à la nièce Blanche qui en hérite.
 

Elle sera par la suite acquise par l'État français en 1930 au Musée du Louvre et achèvera sa course en 1986 au Musée d'Orsay où elle réside actuellement. Des experts s'accordent à dire que bien que la toile manifeste les joies de la maternité à travers l'éclat et la pureté des couleurs grises et blanches émises sur le berceau et l'enfant, elle témoigne aussi du confinement de la vie domestique que pouvaient subir les jeunes femmes.