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Carré d'artistes - Le blog
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La minute art

Toulouse-Lautrec, affiche du Moulin Rouge devenue icone

- 16/02/2017
Toulouse-Lautrec affiche du Moulin Rouge
Si Albi a vu naître l'un des plus grands peintres du XIXème siècle, Montmartre l'aura révélé aux yeux du monde entier. Egayée par les soirées parisiennes, l'œuvre d'Henri de Toulouse-Lautrec reste dans l'histoire comme l'une des plus éclatantes représentations de la frivolité à la française de la Belle Epoque.

LE MOULIN ROUGE, UN LIEU À PART

"Les Parisiens ne s’en rendent pas compte, mais la notoriété du Moulin Rouge à l’étranger est dix fois supérieure à celle que l’on a en France" affirme Olivier Villalon, directeur de l'établissement. Cabaret mythique de la capitale française, l'établissement fondé en 1889 dans le XVIIIème arrondissement rayonne maintenant depuis plus de 120 ans sans avoir pris une seule ride. Maintes et maintes fois raconté, filmé, chanté, copié et sublimé, le Moulin Rouge, et ses représentations spectaculaires doivent une partie de leur renommée actuelle à de nombreux éléments qui l'ont fait entrer dans la culture collective et populaire.

Comment ne pas penser au mémorable et Oscarisé film Moulin-Rouge, qui a vu en 2001 les caméras de Baz Luhrmann arpenter les couloirs et la scène du cabaret pour raconter une histoire d'amour parfaitement interprétée par Nicole Kidman et Ewan McGregor. Mais bien avant le refrain entêtant de Lady Marmelade du quatuor Christina Aguilera, Lil'Kim, Mya et Pink qui cite à plusieurs reprises le Moulin Rouge dans ce qui fut l'un des tubes des années 2000, bien avant les facéties de Gad Elmaleh dans le film Coco et bien avant qu'une représentation quasi parfaite de l'établissement soit faite à Las Vegas, le Moulin Rouge, à ses débuts, n'était qu'un cabaret parmi les autres. Dans le Paris de la Belle Epoque des années 1900, au milieu de l'Olympia, du Chat Noir, des Folies Bergères ou du Bal Tabarin, l'établissement remplit à merveille sa mission de permettre à toute une frange de la population bourgeoise parisienne et des voyous à casquette, de s'encanailler dans un quartier à la mode. Mais au-delà de son architecture révolutionnaire qui permettait des changements de décors rapides, au-delà des soirées festives au champagne et des attractions inédites, le Moulin Rouge était déjà un peu un lieu à part, grâce aux artistes qui aimaient fréquenter régulièrement ses salles. Mais c'est surtout avec l'un d'entre eux, le plus emblématique, que le cabaret a connu une notoriété rapide et internationale, un certain Henri de Toulouse-Lautrec, dont le nom restera éternellement associé au Moulin Rouge.

 

HENRI TOULOUSE-LAUTREC ET SES DEBUTS

Henri-Marie Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa, voit le jour le 24 novembre 1864 à Albi, d’une vieille famille aristocratique issue de la plus ancienne noblesse provinciale. Sa mère, Adèle Tapié de Céleyran, a épousé son cousin germain Alphonse, comte de Toulouse-Lautrec, cavalier émérite, passionné, comme toute sa lignée, de chasse et d'équitation. Le petit Henri grandit partagé entre le château du Bosc, situé au Nord d’Albi dans le Rouergue et le château de Céleyran, près de Narbonne. Pour Henri de Toulouse-Lautrec, l’année 1878 est a marquer au fer blanc : il est victime d'un accident qui se déroule dans le salon de sa maison natale. Le jeune garçon se lève d’une chaise basse, glisse et se fracture le fémur gauche ; moins d'un an après, il se fracture l’autre jambe à la suite d’une chute totalement banale. Il faut savoir que d'Henri de Toulouse-Lautrec souffre d’une maladie osseuse d’origine congénitale vraisemblablement due au mariage consanguin de ses parents, cousins germains. Parfois, la destinée met un malin plaisir à faire les choses et elle orientera à jamais le jeune homme. Immobilisé durant de longs mois, il occupe en effet ses journées en dessinant, puis en peignant, principalement des chevaux, développant un goût largement répandu dans son entourage, et un don qu’il avait manifesté très jeune, jusqu’à en faire une vocation : il sera peintre.

Après avoir appréhendé la peinture académique dans l'atelier de Princeteau, d'Henri de Toulouse-Lautrec entre dans l'atelier de Léon Bonnat en 1882, puis dans celui de Fernand Cormon à l'Ecole des Beaux arts. Il rencontre Van Gogh, il s'approche puis se détache de l'impressionnisme pour apprivoiser le mouvement des indépendants comme Renoir, mais son maître incontesté reste Edgar Degas. Mais une fois installé à Paris, Henri de Toulouse-Lautrec découvre Montmartre et ses divertissements populaires, qui vont devenir une source d'inspiration infinie pour le peintre.

 

L'IMAGE DU CABARET LA PLUS CONNUE AU MONDE

"Comme une sorte de refuge, il se consacre à sa passion pour le dessin et la peinture. Il développe son art à Paris, dans le quartier de Montmartre, où il dessine et peint notamment des personnages ou des scènes de la vie de ce quartier et des cabarets qu'il fréquente la nuit. Il en devient un habitué, dont la table est réservée chaque soir. Le Moulin Rouge, associé au fameux quadrille qui deviendra le French cancan, constitue pour Toulouse-Lautrec une source d'inspiration très importante" explique Jacques Marec, conférencier.Le peintre d’Albi se révèle en découvrant Montmartre où règne un grand melting-pot de classes sociales et de cultures. Embrumé par les soirées où l'alcool règne en maître, les yeux enfumés par les cigarettes et les pipes, il puise ses sujets dans les divertissements, bals, cafés-concerts, cirques et théâtres, dans des spectacles mêlant couleurs et bruits, charmes débridés et joies populaires. Il est entraîné par tout ce qui est nouveau, par la personnalité de certaines vedettes telles Caudieux, un comique de café-concert surnommé « L’Homme-canon », ou « Valentin le désossé » ou encore par la gouaille des chansonniers qui ambiancent les cabarets toutes les nuits.


Mais un établissement nocturne attire d'Henri de Toulouse-Lautrec plus que les autres. A sa création en 1889 par Joseph Oller et Charles Zidler, le Moulin Rouge fait un tabac et le public vient en nombre s'adonner aux plaisirs de la danse sur l’immense piste, découvrir les miroirs, la galerie mais aussi le jardin - et son immense éléphant ! - du Moulin Rouge. Comment parler du Moulin Rouge sans évoquer la danse qui a fait sa renommée internationale: le French Cancan. C’est le grand maître britannique du music-hall Charles Morton, s’inspirant du quadrille, qui l’a rebaptisé French Cancan en 1861. En 1891, suite à une commande de Charles Zidler, Henri de Toulouse-Lautrec réalise la première affiche "Moulin-Rouge, la Goulue" qui fut un succès autant pour le peintre que pour le Moulin. Elle reste aujourd'hui l'image du cabaret la plus connue au monde. Ceci incite d'Henri de Toulouse-Lautrec à s'engager dans la création d'affiches et plus largement de lithographies. Entre 1891 et 1900, Henri de Toulouse-Lautrec crée près d'une trentaine d'affiches et plus de 320 lithographies qui lui permettent de se faire connaitre aux yeux du grand public. Lautrec ne fixe plus seulement la vie nocturne. Il crée des affiches pour annoncer des romans, des feuilletons, des revues, des images publicitaires...

Suite à une crise de delirium tremens, il sera interné en clinique par sa famille. Il devra suivre une cure de désintoxication, lui qui avait pris l'habitude d'absorber des mélanges d'alcools tous les soirs. En 1900, sa mère est obligée de réduire sa pension car la vigne rapporte moins. En 1901, très affaibli, il fait un pèlerinage auprès de tous ceux qu’il a bien connus et meurt dans sa famille à l’âge de 36 ans, laissant derrière lui plus de 1000 peintures, 350 lithographies et environ 5000 dessins. Le musée Toulouse-Lautrec d'Albi, ouvert en 1922, regroupe un ensemble d'œuvres de l'artiste dont le nom restera à jamais associé au Moulin Rouge, plus encore que celui de Nicole Kidman.



 


 

NICOLE GARILLI, HOMMAGE AU SPECTACLE DE LA VIE


Avec un père musicien de cabaret, Nicole grandit dans un environnement artistique. La musique occupe très tôt une place dans sa vie. Petite fille, elle s’adonne à toutes sortes d’activités créatives au rythme enfiévré du jazz. Après des études et un début de vie professionnelle très éloigné du milieu artistique, elle succombe à l'appel de sa passion en se lançant en 2000 dans une formation à l'Ecole supérieure d'Art de Perpignan. En 2012, elle crée un atelier à Collioure. Avec son lot de surprises et d’imprévus, la vie l’inspire dans toute son instabilité. Son art est en perpétuel changement. Les idées et les projets se bousculent dans sa tête, créant de nouvelles inspirations. D’un coup de pinceau vif et rapide, l’artiste aime saisir le mouvement. Ses joyeux personnages semblent réellement se mouvoir sur la surface plane du support. Nicole crée des compositions animées à la manière d’une bande dessinée. Libres et spontanées, ses œuvres croquent avec malice le merveilleux spectacle de la vie.


 
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