Le mystérieux portrait de la Joconde
Une peinture historique
La joconde une femme mystérieuse
Qui est cette femme au regard envoûtant ?
Est-ce vraiment une femme ? Que signifie le sourire de la Joconde ? Ce visage à l'ovale parfait n'est-il pas finalement tout droit sorti des rêves de Léonard de Vinci ? Plusieurs Joconde auraient même été mises au jour... Depuis le XVIème siècle, cette toile est une énigme pour les historiens de l'art.
Combien d'auteurs de rapports ou combien d'études crient avoir trouvé l'identité du personnage sans pour autant convaincre la communauté artistique ou scientifique ? L'hypothèse admise communément veut que le modèle soit à l'origine une certaine Lisa Maria Gherardini, devenue Lisa del Giocondo - d'où La Joconde - après avoir épousé un riche marchand de soie répondant au nom de Francesco di Bartolomeo di Zanobi del Giocondo. Si Lisa a bel et bien existé - un acte de décès datant du 15 juillet 1542 est conservé à l'Eglise Paroissiale de San Lorenzo de Florence - et bien que Léonard de Vinci était dans l'entourage de son mari, nul ne peut aujourd'hui affirmer avec certitude que le modèle soit bien Lisa del Giocondo.
D'autres hypothèses...
D'autres hypothèses en vogue avancent que le visage de Monna Lisa serait parfaitement superposable à celui de Catherine Sforza, princesse de Forli, dans un portrait réalisé par Lorenzo di Credi. Selon Roberto Zapperi, un historien italien, le portrait fut en fait commandé par Julien de Médicis et reproduit une de ses maîtresses, Pacifica Brandini d'Urbin ou Isabelle d'Este. On a même pu lire ici et là que La Joconde n'était finalement qu'un souvenir de la mère de Léonard de Vinci, ou encore une représentation divine d'un personnage qui n'a finalement jamais existé.
Pour Pascal Cotte, directeur de recherche scientifique à Lumière Technology, l'hypothèse de la présence de lettres dans les yeux de la Joconde est plutôt "fantaisiste". "Il y a des craquelures sur le tableau. Avec beaucoup d'imagination, elles pourraient faire penser à des lettres", s'amuse-t-il. De plus, il rappelle que Silvano Vincenti n'est pas un expert scientifique mais un présentateur de télévision et un écrivain de métier qui s'emploie à percer les mystères de la Joconde. Un peu comme tout le monde finalement.
Le sourire de la Joconde
Il y a un instant, il était encore là, ce sourire, énigmatique et impénétrable... Mais à présent, il semble s'être envolé. Sourire changeant, perception fugace, ce ne sont que quelques facettes du caractère mystérieux de la Joconde. Servi par un jeu d'ombre prodigieux, ce sourire, justement, est l'un des éléments les plus mystérieux du tableau. Suspendu, prêt à s'éteindre, quand on le fixe directement il disparaît et refait surface dès lors que la vue se porte ailleurs. "Si vous regardez sa bouche de loin ou du coin de l'œil, elle a l'air de sourire, mais si vous regardez plus précisément ses lèvres, elle ne sourit plus", décrypte Alessandro Soranzo chercheur à la Sheffield Hallam University.
Entres les théories fumeuses et obscures qui parlent d'une paralysie faciale, de dents manquantes, de syphilis, de problèmes de foie voire de stress post-traumatique, une hypothèse plausible balaye d'un revers de manche ces suppositions. Pour Margaret Livingstone, neurologue à Harvard, avant de déterminer la cause de ce sourire, il faut d'abord savoir si effectivement oui ou non La Joconde sourit. Lorsque nous regardons le haut du visage, que nous fixons Monna Lisa dans les yeux, les ombres du reste du visage sont perçues par notre vision périphérique qui croit alors déceler un sourire. Mais lorsque nous regardons directement les lèvres, nous ne le voyons plus vraiment. Car nous faisons alors appel à la région centrale de la vision, celle qui s’attache aux détails et aux couleurs. C’est toute l'essence pure de la technique pucturale de Léonard de Vinci qui induit l’hésitation.
L'autre élément important du visage de La Joconde qui excite l'incertitude, c'est son regard. Pourquoi La Joconde me suit des yeux ? Ce phénomène optique n'a trouvé une explication scientifique, encore, que très récemment. L’Université de l’Ohio a démontré qu’une peinture nous apparaît de la même façon quel que soit l’angle sous lequel on la regarde. Ce phénomène est en partie lié aux jeux d’ombres et de lumière qui déterminent la perspective et la profondeur. A la différence de la vie réelle, ces nuances sont fixes sur un tableau. "Ce qui est très intéressant dans le tableau de la Joconde, c'est qu'elle fait des choses différentes de ce qu'elle a l'air de faire. On croit qu'elle regarde le spectateur. En fait, elle regarde un tout petit peu après", note Florent Aziosmanoff, créateur de Living Joconde. Des recherches perpétuelles sur l'œuvre de Léonard de Vinci se poursuivent encore même aujourd'hui sur tous les éléments du tableau.
Qui est la femme du tableau ?
En se penchant sur le tableau de La Joconde, Pascal Cotte, ingénieur français et fondateur de la société Lumiere Technology, a découvert un portrait caché derrière celui de Monna Lisa. Sa découverte a été révélée dans le documentaire "Les secrets de Monna Lisa" diffusé sur la BBC en décembre 2015. Dans l’émission, le spécialiste explique avoir identifié le portrait d’une autre femme, caché sous le sourire énigmatique de La Joconde. L’incroyable conclusion découle de dix années de recherche. Durant tout ce temps, Pascal Cotte a étudié le tableau dans ses moindres recoins en utilisant une technique connue sous le nom de Layer Amplificator Method. La technique consiste à projeter sur l’œuvre d’intenses faisceaux de lumière dans 13 longueurs d'onde différentes afin de mesurer les quantités de lumière renvoyées. "Nous pouvons maintenant analyser exactement ce qui se passe à l'intérieur des couches de la peinture et nous pouvons les peler comme un oignon.
Nous pouvons reconstruire toute la chronologie de la création du tableau". Les résultats indiquent la présence de quatre phases différentes ou images sous la surface de la Joconde. Parmi celles-ci, la troisième présente le portrait d’une femme différente de Monna Lisa. En apparence plus jeune, cette dernière présente des traits plus fins, un regard dans le vide et n’affiche aucun sourire. "Je me suis trouvé face à un portrait totalement différent de la Monna Lisa d'aujourd'hui. Ce n'est pas la même femme", poursuit-il. Selon lui, il pourrait s'agir de la véritable Lisa Gherardini, la jeune femme ayant censé servir de modèle à de Vinci. Une hypothèse qui remet en question l'identité de Mona Lisa. "Ces résultats font exploser en éclats de nombreux mythes et changent notre vision du chef-d’œuvre de Léonard de Vinci". Et relancent donc à nouveau d'innombrables hypothèses sur une œuvre dont les mystères n'ont pas fini de faire tourner des têtes.