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Carré d'artistes - Le blog
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La minute art

Le sport dans l'art

- 04/04/2016
jeux olympiques art
Dix ans après avoir restauré les Jeux Olympiques de l'ère moderne en 1896 à Athènes, Pierre de Coubertin souhaite étoffer le programme et lui donner plus de noblesse en y ajoutant un volet culturel. Cette démarche est inspirée de l'Antiquité grecque, bien qu'à l'époque les concours d'art ne revêtaient pas la même importance que celle que souhaite donner Coubertin. Baptisé sobrement le "pentathlon des muses" par le Congrès Olympique, ce concours comporte cinq épreuves (architecture, sculpture, musique, peinture et littérature) où les œuvres doivent impérativement être inédites et directement inspirées de l'image sportive.
Le pentathlon des muses se tient pour la première fois en 1912 à Stockholm, en Suède, et se solde par un échec. En effet, les artistes suédois ne voient aucun intérêt à la démarche et le comité d'organisation local rechigne à prendre en charge l'épreuve. Lors des éditions suivantes, la plupart des œuvres sont de qualités assez inégales et penchent très souvent vers le médiocre, ce qui ne décourage pas Pierre de Coubertin comme le prouve son discours de clôture des Jeux de Paris de 1924 "Il faut autre chose à côté des sports athlétiques :  la présence des génies nationaux, la collaboration des muses, le culte de la beauté, tout l'appareil qui convient au puissant symbolisme qu'incarnaient dans le passé les Jeux Olympiques et qu'ils doivent continuer de représenter aujourd'hui."

Sous cette impulsion, en 1928 à Amsterdam, le pentathlon des muses est à son apogée, développe une tout autre envergure et prend  réellement la forme d'un concours. Parmi plus de milles œuvres présentées, le sculpteur français Paul Landowski reçoit notamment la médaille d'or pour sa statue Le Boxeur et le peintre batave Isaäc Israels est lui récompensé pour son Cavalier Rouge. Malgré tout, les sessions suivantes ne connaitront jamais le même succès et, en 1948 à Londres, en pleine austérité, se tient la dernière édition du pentathlon des muses.
 

DES CONCOURS RATÉS AUX EXPOSITIONS GRANDIOSES

Si les concours artistiques disparaissent complètement des Jeux Olympiques, paradoxalement, la place de l'Art va quant à elle devenir de plus en plus prégnante. En 1949, après avoir décidé de la suppression des concours, le Comité International Olympique avait précisé qu'ils seraient remplacés par des expositions libérées des contraintes compétitives. Dès 1956, les Jeux de Melbourne s'achèvent avec des  manifestations artistiques (concert de Sena Jurinac et Sesto Bruscantini, spectacles des Tintookies...). Idem en 1960 à Rome où sont présentées des distractions anciennes comme le Calcio florentin et autres joutes moyenâgeuses.


Mais c'est en 1968 à Mexico que va naître la première "olympiade culturelle" où, pendant 365 jours durant, près de 1800 manifestations artistiques mélangent les traditions ancestrales du pays et l'art contemporain (Festival de la peinture enfantine, Festival du Film pour enfants etc.) Munich emboîte le pas en 1972 avec son exposition "Les Cultures mondiales et l'art moderne", Moscou en 1980 présente notamment des ballets et des opéras, Séoul en 1988 se transforme en centre artistique avec une exposition mondiale de sculptures. A l'occasion des Jeux de 1992, Barcelone propose l'Olimpiada cultural qui dure... quatre ans. Lillehammer avec son programme festif, Atlanta et ses concerts, Sydney avec l'art aborigène et Athènes avec l'idéal olympique perpétuent la tradition en renforçant sa légitimité.

 

LE FORUM DES BEAUX-ARTS OLYMPIQUES DE PÉKIN

En 2008, alors que le monde entier a les yeux tournés vers la capitale chinoise, théâtre des exploits d'Usain Bolt et Michael Phelps, le programme artistique attelé aux Jeux Olympiques est tout aussi grandiose. L'Histoire plurimillénaire de la Chine est mise en valeur via de nombreuses expositions dont le thème principal est "Découvrir la civilisation, goûter les joies des Jeux Olympiques".

Parmi les centaines de manifestations, un Forum des Beaux-arts avec pour thème "Chine, Monde : les arts rendent plus beau l'olympisme" est mis en place. Si des célèbres esthètes chinois sont mis à l'honneur, d'autres artistes de près de 50 pays sont invités à présenter leur travail avec parmi eux une délégation de cinq peintres venus tout droit d'Argentine. Liliana Giordani, Floki Gauvry, Lorenzutti, Micky Martina Garcia del Rio et Betina Levin sont distingués par le Forum des Beaux-arts Olympiques de Pékin pour leur travail qui, selon le jury, "créé une union entre les cultures chinoises et argentines". "Pour moi, cette expérience est très forte, je me sens reconnue. Je partage beaucoup de choses avec la culture chinoise qui est différente du regard occidental." C'est en ces mots qu'est résumée l'aventure olympique de Betina Levin, l'artiste de la semaine Carré d'artistes®.

 

DES PEINTURES CHARGÉES DE MYSTÈRES

Betina naît et grandit à Buenos Aires en Argentine. Elle effectue son apprentissage de la peinture dans les ateliers de Carlos Kravetz et de Juan Doffo. Artiste plasticienne, psychanalyste et enseignante, elle vit et travaille toujours aujourd’hui dans sa ville natale.

L’artiste compose ses toiles à partir d’une gamme de tons parfaitement maîtrisés. Elle allie la brillance de l’émail à la matière de l’acrylique. Son style porte les traces de ses influences artistiques (abstraction, art oriental, art informel...) Dans ses peintures chargées de mystère, Betina cherche avant tout à retranscrire une émotion. Son art s’accorde avec le principe selon lequel l’expérience du vécu prévaut sur le savoir et la maîtrise technique. Privilégiant la spontanéité, l’artiste réserve une place à l’aléatoire et à l’imprévu. La toile est pour elle un lieu d’expérimentation où cohabitent des forces contraires (ordre et désordre, couleurs chaudes et froides….) La plupart de ses peintures révèlent deux espaces clairement délimités par la confrontation de deux couleurs (blanc et rouge, bleu et gris...) desquels s’arrachent des éléments perturbateurs (points, traits, taches...) Un paysage prend ainsi forme sous cette ligne d’horizon. 
Muettes et pourtant si éloquentes, ses compositions font ressurgir un sentiment intérieur profond et universel.
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