le tableau abstrait dans tous ses états !

Ce sont les philosophes allemands des années 1900, qui ont souligné une nouvelle philosophie de l’art, partant d’un concept selon lequel, celui-ci suscitait des états-d’âme, traduits par des sentiments, donc, abstraits.
Peut-être la photographie a-t-elle bousculé les artistes-peintres et sculpteurs à rechercher une nouvelle perception de la représentation du monde, non plus comme un mimétisme de la réalité, mais plutôt comme une libération des émotions.
Le tableau abstrait est né dans la lignée du XXe siècle, de l’art moderne et de l’expressionnisme. À cette époque, les artistes ont voulu faire de la peinture une œuvre musicale visuelle. Ils ont commencé à vouloir se détacher des codes classiques actifs depuis la Renaissance et ont compris que l’art pouvait émouvoir sans figuration, mais avec le jeu subtil des formes, des volumes et des couleurs.

Il s’agissait dans un premier temps, par le cubisme, non pas de supprimer, mais de transformer la représentation de la figure humaine, du paysage ou de la nature morte, par la simplification décorative. C’est Kandinsky, avec ses premières expériences de musique colorées, qui a été l’un des précurseurs du mouvement du tableau abstrait coloré. Malheureusement, les essais initiaux faisaient ressortir un nouveau problème, celui d’un conflit entre décoration et volume. Les jeux de lumières et d’ombres disparus, puisque le travail sur l’œuvre était simplifié, une platitude se dégageait de l’œuvre.

Kandinsky a continué son travail, persuadé de pouvoir rivaliser avec la valeur expressive de la musique dans ses peintures.
De nombreux artistes ont suivi cette direction, notamment à Paris, en Russie et ensuite au Pays-Bas. Mondrian, par exemple, voulait construire à l’aide d’éléments simples : le trait, la ligne droite et la couleur pure, pour mettre en avant les lois de l’univers (claires et disciplinées).