Les 6 œuvres les plus célèbres de Gustave Courbet
- 04/10/2022
Gustave Courbet a marqué le XIXème siècle comme un des peintres majeurs, si ce n'est le chef de file, du courant réaliste. Amoureux de la peinture et des arts depuis sa plus tendre enfance, il dispose d'une œuvre conséquente de plus d'un millier d'œuvres toutes identifiables par son style et son approche artistique.
Pour autant, chaque artiste se confond avec certaines de ses œuvres majeures pour traverser les époques et devenir témoin permanent de la sienne. Le peintre n'est pas une exception avec certaines de ses œuvres célèbres comme Le désespéré ou encoreL'origine du monde.
Les 6 oeuvres les plus célèbres de Gustave Courbet :
- L'Après-Dînée à Ornans
- Le Désespéré
- Le Sommeil
- La femme au perroquet
- L'Atelier du peintre
- L'Origine du monde
L'Après-Dînée à Ornans, le tableau du début de la reconnaissance
Né à Ornans, Gustave Courbet s'est installé à Paris dans un but tout autre que le monde de l'art, mais pour étudier le droit. Une rencontre avec Nicolas-Auguste Hesse lui fera plonger dans le domaine afin d'exploiter un talent présent. C'est ainsi que le peintre se dirigea vers l'académie Charles Suisse, période où son œuvre naîtra, ainsi ce qui deviendra un tout nouveau courant artistique : le réalisme.
Si chaque courant émergeant dispose de son manifeste, il est possible d'avancer que l'Après-Dînée est sans doute la peinture - manifeste du courant réaliste. Du moins, il s'agit de l'œuvre qui fit entrer réellement le peintre dans le monde du troisième art pour se faire un nom grâce à une première médaille obtenue pour cette œuvre au Salon, l'exposition annuelle chapeautée par les Beaux-Arts de Paris.
Située aujourd'hui au Palais des Beaux-Arts de Lille, l'œuvre est typique du style classique représentant un homme jouant du violon et trois hommes à table dans une forte pénombre.
Le désespéré, un autoportrait marquant
Le tableau est un autoportrait de l'artiste dans ses jeunes années, son installation à Paris et donc dans ses débuts artistiques. Le choix du format horizontal plutôt que vertical (privilégié alors pour les autoportraits) témoignait déjà de la volonté de transgresser et d'apporter du changement dans le monde du troisième art de la part de l'artiste. L'œuvre marque le début de la construction stylistique de l'artiste dans une influence romantique vers le peintre réaliste.
Le Sommeil
À partir des années 1850, l'œuvre de l'artiste dépasse les frontières. Le Sommeil peut être un tableau témoin de ce succès au-delà de la France. L'œuvre est, en effet, commandée par l'ancien ambassadeur de Turquie à Pétersbourg en 1866. Résidant alors à Paris, il en profita pour solliciter le peintre reconnu.
La femme au perroquet
En 1866, l'artiste peint une autre œuvre réputée aujourd'hui et conservée au Musée Métropolitain à New York : la femme au perroquet. Encore une fois, le sujet est le nu féminin. On y voit, sur une toile horizontale, une femme allongé nue sur drap blanc tandis qu'un perroquet est posé sur sa main gauche après avoir quitté son perchoir.
Comme bons nombres des œuvres de peintre, elle ne fut pas très bien accueillie en raison notamment de la posture représentant le nu féminin de manière peu valorisante, ainsi que des cheveux représentés de manière libres et peu esthétiques.
L'œuvre avait (comme souvent avec la natif d'Ornans) pour volonté une forme de provocation et d'interpellation du public et surtout du Salon où était exposé l'œuvre. Le Salon lui avait refusé deux ans plus tôt une de ses œuvres (Vénus et Psyché) pour ne pas avoir respecté les conventions et pour indécence.
L'Atelier du peintre, le tableau de l'auto-proclamation du courant réaliste
Si Courbet est un artiste qui souhaite choquer et transgresser pour apporter une nouvelle vision de l'art et du monde, il est tout de même reconnu par ses pairs et le public. En 1855, l'Atelier du peintre est refusé en raison de sa taille. (3,61 m sur 5, 98 m)
Ce refus devient alors une étape importante de la reconnaissance du courant réaliste avec la création du « Pavillon du Réalisme », la propre exposition du peintre. Une volonté de provocation qui transgresse l'œuvre du peintre, comme en témoigne l'origine de tout…
L'origine du monde, une oeuvre a scandale
En témoigne son engagement en politique et la création de sa propre exposition pour ses œuvres d'art, le peintre ne se contente pas de peindre pour peindre, mais souhaite bouleverser les codes et appeler le spectateur et ses pairs à réagir. C'est ce qu'il fit avec Les Casseurs de pierre ou l'Enterrement à Ornans avec des œuvres en grand format.
Cependant, l'époque privilégiait les grands formats pour des sujets religieux ou historiques. Ce renversement des codes ne fut guère apprécié ni du public, ni du monde artistique. C'est aussi ce que l'artiste entamait constamment dans ces approches de nus féminins comme en témoigne Les Baigneuses par exemple.
En outre, si une œuvre devait centraliser la notion de scandale tant pour les néophytes que pour les aguerris de peinture, il s'agirait sans aucun doute de l'Origine du monde. Le peintre aborde ici le nu féminin avec une approche assez directe, sincère, réaliste et avec un tronc féminin allongé sur un lit le sexe apparent. Il est aussi représenté avec ses cuisses et un sein. L'œuvre transpire la sincérité dans l'approche du nu féminin jusque-là caché ou mystifié par les artistes : ici, il s'agit du point central de l'œuvre.
L'œuvre dérangeait, dérange encore et dérangera sans doute toujours et c'est ainsi qu'elle perdure et fait perdurer l'artiste dans ce qu'il est et restera en tant qu'artiste.
Gustave Courbet, une approche du nu féminin en peinture
Auparavant, cette volonté se faisait déjà ressentir dans Les Baigneuses et Les Lutteurs en 1853. La première fut un scandale au Salon avec une femme nue bien loin des codes de beauté et des représentations hautaines et abstraites des œuvres et des représentations de l'époque, principalement basées sur des mythes gréco-romains.
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