Le moyen âge et une histoire scripturale importante
La
peinture aquarelle connaîtra un franc succès depuis son apparition précoce et sera grandement utile dans l’illustration des livres à gravure ainsi que dans les enluminures, mais pas pour très longtemps.
Son statut de peinture de référence changera lorsque les primitifs flamands décidèrent de le remplacer en rendant plus commun l’usage de la peinture à huile.
La principale raison évoquée, un manque de pérennité des œuvres réalisées à l’aquarelle.
Elle fera ensuite un bref retour au 18e siècle, mis à mal par la peinture à base de caséine qui jouera également sur ce principal défaut.
Du 15e au 17e siècle : le rôle de la peinture aquarelle dans la démocratisation des esquisses et portraits
Les 15e et 16e siècles furent des périodes de l’histoire durant lesquelles les Européens entamèrent l’exploration, la découverte et la colonisation de nouveaux territoires. Ils étaient très souvent accompagnés de topographes et de cartographes dont le rôle était de mesurer ses nouveaux territoires et de les décrire.
En quête d’un outil facile à transporter et à utiliser en extérieur, ils s’orientent vers l’
aquarelle.
Ils ont donc pu grâce à cette technique de peinture rapporter des preuves de leur contact avec de nouvelles cultures et de nouvelles civilisations. C’est d’ailleurs elle qui permit la première représentation picturale des Inuits en 1577 par John White.
Dans le vieux continent, au même l’intérêt pour l’aquarelle peinture renaissait et servait à réaliser des portraits en miniature ; tendance dans le milieu aristocratique de l’époque.
Le 17e siècle marquera une plus importante démocratisation de la technique à l’aquarelle notamment auprès de peintres hollandais comme Heindrick Avercamp (1585-1634) dont le style de peinture est orienté vers les paysages.
Il sera également préféré dans la réalisation d’esquisses et en tant que référence de couleurs pour donner un peu plus de relief à certains dessins.
En dépit de tout cela, il était toujours considéré comme étant une ébauche plutôt qu’une technique de peinture.
La progressive réhabilitation de l’aquarelle au 18e et 19e siècle
Le début de la réhabilitation de l’aquarelle sera amorcé par les peintres vénitiens (au 18e) qui durant plusieurs années produiront une importante quantité de paysages réalisés essentiellement avec cette technique. Ce qui suscitera à nouveau l’engouement vers cette peinture à eau. Un engouement dont Antoine Canaletto (1697-1768) et ses prodigieuses œuvres sur la ville de Venise sont le parfait exemple.
Ses titres de noblesse, la peinture aquarelle ne les retrouvera entièrement qu’au 19e siècle notamment grâce aux Anglais au travers de la fondation de la Royal Watercolor Society.
Elle intéresse de plus en plus d’artistes de renom tels que William Turner (1775-1851) qui s’en serviront pour réaliser parmi leurs œuvres les plus mémorables.
Le 20e siècle et le mariage entre la technique aquarelle et la peinture contemporaine
Au 20e siècle, les artistes contemporains une fois l’immense potentiel de l’aquarelle peinture cerné s’en saisissent déclinant le champ des possibles à l’infini. Plusieurs parmi eux font même le choix exclusif de cette technique pour exprimer leur créativité.
Il s’agit entre autres de peintres tels que Toulouse-Lautrec, August Macke, Vassily Kandinsky, Rodin, Georges Rouault et Degas qui élèvent la peinture aquarelle du rang de simple esquisse à celui d’œuvre d’art.