Portrait d’Edvard Munch, le cri d’un génie !
- 12/08/2022Biographie d'Un génie de l'expressionisme
Edvard Munch est certainement l’un des pionniers majeurs de l’expressionnisme. C’est incontestablement l’un des plus grands peintres du début du XX? siècle. Son œuvre d’art fut condamnée par une partie de l’opinion publique et prise en exemple par les nazis pour illustrer la dégénérescence de l’art. La mort frappa à plusieurs reprises sa famille et il fut la proie de nombreux maux. Toutefois, comme souvent dans l’art, la postérité aura raison des malheurs d’une vie humaine pour consacrer ses toiles dans la postérité.
Voici l’une de ses plus belles citations pour illustrer les paysages intérieurs de cet artiste légendaire :
« Au-dessus du fjord bleu-noir pendaient des nuages rouges comme du sang et comme des langues de feu. Mes amis s’éloignaient et, tremblant d’angoisse, je pris conscience du grand cri infini de la nature. »
Une enfance marquée par la mort
Edvard Munch est né le 12 décembre 1863 à Loten, en Norvège. Dès 1864, la famille de l’artiste s’installe dans la future Oslo qui se nomme alors Christiania. Le jeune Edvard n’a que 5 ans lorsque sa mère décède d’une hémorragie pulmonaire, consécutive à la tuberculose. Il s’installe chez sa tante, Karen Bjølstad, qui repère très vite les talents d’Edvard pour le dessin. La tante est peintre amateur et soutien son neveu dans le développement de ses compétences artistiques.
En 1877, alors que notre jeune prodige a 15 ans, sa sœur aînée décède à son tour de la tuberculose. Plusieurs œuvres de l’artiste expriment la douleur et le traumatisme d’Edvard consécutivement à ce nouveau drame familial.
Naissance d'une vocation : la peinture
Son père l’inscrit à l’École technique de la capitale afin qu’il devienne ingénieur. Or, comme tout génie, le jeune homme allait contrecarrer les plans de carrière définis par le paternel. L’année suivante, en 1880, il choisit de se consacrer à la peinture. En 1881, il intègre l’École royale de dessin de Christiania.
Lors de ses études d’art, il est dirigé par le peintre naturaliste et écrivain Christian Krohg. Ce dernier lui fait suivre les cours de Frits Thaulow, qui n’est autre que le beau-frère d’un certain Paul Gauguin. Celui-ci lui permet d’acquérir une bourse pour se rendre à Paris en 1885, pendant trois semaines. Il se prend alors de passion pour les prouesses artistiques des impressionnistes comme Edouard Manet.
De retour en Norvège, Edvard entame son chef-d'œuvre, L’Enfant malade. Il fréquente également un groupe d’orientation anarchiste. À l’été 1885, il entreprend une relation adultère avec Milly Thaulow qui a duré jusqu’en 1888. Il bascule dans la jalousie qui suscite chez lui des crises d’hallucinations.
Pérégrinations européennes
Au cours de l’année 1886, Edvard Munch expose dans la capitale quelques-unes de ses peintures, dont certaines provoquent l’indignation du public, particulièrement son tableau L’Enfant malade. Une seconde bourse, acquise en 1889, lui permet d’organiser un second séjour à Paris au cours duquel il découvre les toiles de Vincent Van Gogh et de Paul Gauguin. Il demeure à Neuilly puis à Saint-Cloud. Apprenant la mort de son père, il exprime sa souffrance, mais aussi sa solitude en peignant Nuit à Saint-Cloud.
En 1890, il emménage à Copenhague, capitale danoise, puis met le cap vers Hambourg et Nice. C’est l’occasion pour lui de peindre sa célèbre toile : Le Cri. Au cours de l’année 1892, il est invité à Berlin pour exposer une cinquantaine de ses toiles. Même si ses tableaux scandalisent la presse locale, cette exposition lui octroie une reconnaissance artistique en Allemagne. Durant sa période de résidence berlinoise, il fréquente de nombreux artistes norvégiens expatriés.
Entre reconnaissance et désespérance
Edvard se rend une troisième fois à Paris en 1894 pour y apprendre les techniques de la lithographie et de l’eau-forte. L’année suivante, un nouveau décès frappe son cercle familial. Son frère Andréas s’est éteint. Dès 1896, dans l’atelier d’Auguste Clot, il produit ses premières chromolithographies ainsi que ses premières gravures sur bois avec une innovation particulière, en puzzle.
Les malheurs d’Edvard Munch ne sont pas terminés puisqu’en 1898, il apprend que son autre sœur, Laura, est internée en raison de sa schizophrénie. Il entreprend une relation avec Tulla Larsen durant quatre années orageuses. Souhaitant mettre fin à leur aventure, Edvard provoque chez Tulla une tentative de suicide. Parvenant à s’emparer de l’arme à feu, un coup est tiré et lui arrache une phalange de sa main droite.
En 1908 – 1909, Munch demande à se faire interner dans une clinique spécialisée afin de soigner sa dépression et son alcoolisme. Il souhaite bénéficier d’un traitement à base d’électrothérapie. Ce sombre séjour est marqué par l’octroi du titre de l’Ordre royal de Saint-Olav, décerné par son pays natal. C’est une véritable reconnaissance pour lui. En 1909, il s’installe à Kragerø pour peindre essentiellement des paysages et des portraits.
Au cours de l’année 1916, le peintre norvégien achète une maison qu’il agrémente d’un atelier à Ekely, près de la capitale. En 1930, une hémorragie oculaire lui fait manquer de devenir aveugle de l’œil droit. En 1933, l’État norvégien le fait Grand-Croix de l’Ordre royal de Saint-Olav.
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Dans le tumulte de la Seconde Guerre mondiale
Le Norvégien n’échappe pas aux critiques du nouvel ordre établi en Allemagne. En 1937, 82 de ses tableaux sont présentés par le Gouvernement hitlérien lors d’une exposition intitulée « Art dégénéré ». Au printemps 1940, la Norvège est envahie par l’armée allemande. Munch craint que ses œuvres ne tombent entre les mains des nazis. Il rédige donc un testament où il lègue l’ensemble des peintures qu’il détient à la ville d’Oslo.
Le 19 décembre 1944, la résistance norvégienne détruit un quai à Oslo. La déflagration atteint la demeure de Munch à Ekely. Ses vitres sont brisées. Bien que déjà affaibli par une bronchite, Edvard sort dans son jardin et tergiverse. Il ne sait plus quoi faire. Son état de santé s’aggrave, si bien que le 23 janvier 1945 il s’éteint dans sa maison. De fait, la capitale norvégienne hérite des œuvres présentes dans sa maison d’Ekely. L’inventaire est impressionnant : 15 000 eaux-fortes, lithographies et gravures sur bois, 1 500 aquarelles et dessins ainsi qu’environ 1 000 peintures.
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