Alberto Giacometti : une icône de la sculpture
Né en Suisse mais ayant bâti l'essentiel de sa carrière à Paris, le sculpteur Alberto Giacometti est un artiste emblématique du XXème siècle.
Il a gravité toute sa vie autour de grandes figures cubistes et surréalistes comme Pablo Picasso ou André Breton. Communiste dans l'âme, il recherchait à représenter l'essence de l'être humain.
Découvrez la fascination de
Giacometti pour les arts antiques
Dans La femme cuillère, il construit par exemple un buste sans bras ni jambes où le sexe féminin est vu comme un réceptacle immense creusé dans le ventre. Dans son œuvre Le couple, les rapports intimes sont fondus dans un enchevêtrement de formes géométriques très parlantes mais en même temps assez abstraites pour laisser libre cours à toutes les interprétations.
Comment Giacometti donnait-il vie à ses sculptures ?
Par la suite, il réalisait le moulage définitif en plâtre. La plupart de ses plus grands succès étaient quant à eux fondus en bronze avant d'être exposés aux quatre coins du monde, notamment à New York où il avait ses entrées chez Pierre Matisse.
Pourquoi Giacometti a-t-il
rejoint le mouvement surréaliste ?
L'élève et le maître avaient en commun ce goût pour les cultures anciennes. Après quatre ans d'études à ses côtés, notre jeune artiste a pris son indépendance et s'est installé à la fin de 1926 dans un minuscule atelier de 23 m² qu'il n'a jamais quitté jusqu'à sa mort.
C'est au cours des années 1930 qu'il s'est rapproché des surréalistes. En compagnie de Louis Aragon, Salvador Dalí ou encore Tristan Tzara, il s'est imprégné des codes de cet univers très particulier où les rêves et l'inconscient se mélangent à la réalité pour accoucher de concepts originaux.
On ressent cette pâte dans La boule suspendue, où une sphère trouée en son sein et une corne sont réunies au milieu d'une cage afin d'incarner une pulsion sexuelle violente entre un homme et une femme.
Malheureusement, dès 1935, le nouveau venu est expulsé du groupe à cause de son intérêt trop prononcé pour les visages, un support dont le réalisme criant dérange André Breton.
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Quel était le point de vue de l'artiste sur la nature ?
Même lorsqu'il se mettait en tête de se baser sur des paysages pour démarrer un projet, il sculptait un arbre mais visualisait l'un de ses congénères en position debout, il façonnait une pierre mais voyait un crâne, il peignait une montagne mais pensait à un buste.
La race humaine l'obsédait littéralement et ce n'est d'ailleurs pas pour rien que sa production la plus célèbre est directement liée à ce sujet. Nous voulons bien sûr parler de l'homme qui marche.
Apprenez à regarder autrement
l'homme qui marche de Giacometti
Ces caractéristiques sont censées souligner la fragilité, lorsque l'objet est penché d'un côté comme s'il était sur le point de tomber mais aussi de la force dans la tension des bras et la stabilité des pieds. Tout le sel d'un tel travail réside dans l'analyse minutieuse du moindre petit bout de matière qui n'est jamais mis là par hasard.
Faites un tour à la fondation Giacometti
Ces travaux vous intéressent ? Le surréalisme et les sculptures de bronze du siècle dernier vous intriguent ?
Allez visiter la fondation Giacometti, un formidable lieu artistique chargé de trésors installé dans le VIe arrondissement de Paris.
Vous y retrouverez des dizaines de collections du génie suisse ainsi qu'une reconstitution fidèle de son espace de travail.
Au milieu de ses instruments et de ses œuvres encore inachevées, vous serez plongé au cœur d'un monde créatif où vous réussirez peut-être à saisir toute la complexité du personnage. Une bibliothèque de documents lui ayant appartenu, traitant principalement des mouvements artistiques de son époque, est également disponible pour enrichir vos connaissances en la matière.
Pour conclure, sachez que le duo d'écrivains Giacometti Ravenne, célèbres pour leur fameuse série policière sur les aventures du commissaire Antoine Marcas, n'ont rien à voir avec le sculpteur helvétique qui nous intéresse ici.
Aucun liens de parenté ne relient les deux phénomènes. Seuls leurs talents respectifs, l'un pour sculpter les Parisiens des années folles, l'autre pour enquêter sur la franc-maçonnerie, les rapprochent quelque peu. De simples surdoués homonymes à ne pas confondre.