Giacometti : l'homme qui capturait les ombres filiformes
À ne pas confondre avec l'écrivain Giacometti Ravenne, Alberto Giacometti était un peintre et sculpteur Suisse. Né dans une famille d'artistes, c'est tout naturellement qu'il a marché dans les pas de son père. Cependant, il ne se contentera pas de reprendre le style familial. Au cours de ses nombreux voyages, il affinera son art et concevra des techniques encore inimitées. Figure de proue du surréalisme, cet homme taciturne a laissé un héritage culturel impressionnant.
Où commence l'histoire d'Alberto Giacometti ?
Quant à sa mère, Annetta Stampa, elle est éblouie par la beauté de son enfant.
L'année qui suivra, les deux parents d'Alberto convoleront en juste noces. Dans la foulée, ils auront un autre enfant, Diego. S'ensuivront deux autres accouchements, l'un en 1904 (Ottilia) et l'autre en 1907 (Bruno).
En 1906, la petite famille déménage pour Stampa afin que le père puisse transformer une ancienne grange en atelier. C'est dans cet espace hors du temps qu’Alberto réalisera ses premières toiles en 1913. À cette époque, très loin des œuvres préservées par la fondation Giacometti, ces premières toiles reprennent les codes du postimpressionnisme.
Entre 1913 et 1914, il se découvre une passion pour la sculpture. Pendant son temps libre, il crée plusieurs bustes de son petit frère Diego. Quand sonne la fin de l'été 1915, il rejoint les bancs du collège de Schiens. C'est là qu'il obtiendra son diplôme de fin d'études secondaires en 1919, lequel lui ouvrira les portes de l'École des Beaux Arts de Genève.
En parallèle de ses études universitaires, Alberto découvre l'Italie au-travers de voyages en solitaire. Venise, Padoue, Rome, Florence, Assise, ... Ces différentes régions n'auront rapidement plus de secrets pour lui. Même s'il garde de bons souvenirs de ces pérégrinations, une en particulier l'a fait beaucoup souffrir. Alors qu'il n'a même pas 20 ans, il assiste à la mort d'un vieil Hollandais. Jusqu'à son dernier souffle, cette image le hantera toutes les nuits.
Comment Giacometti a-t-il débuté
sa carrière de peintre et de sculpteur ?
En dépit de toute l'effervescence dans laquelle il peigne, l'apprenti sculpteur se sent très seul. Pour s'occuper, il devient un habitué de Louvre et se familiarise à d'autres formes d'art créatif. Sculptures africaines, cubisme et statuaires grecques sont quelques-uns des domaines auxquels il s'intéresse.
Petit à petit, cette influence mondiale se ressent dans son travail. Ses sculptures sont en plâtre mais pour certaines, ils adoptent un moulage en bronze. Jusqu'à la fin de sa carrière, il gardera une préférence pour la seconde méthode.
En décembre 1926, Alberto est prêt à voler de ses propres ailes. C'est dans le 14e arrondissement de Paris, au n°46 de la rue Hippolyte-Maindron, qu'il posera ses valises. Au cours de la même année, il se lie d'amitié avec les artistes Henri Laurens et Jacques Lipchitz. Pendant les trois années qui suivent son emménagement, il réalisera ses premières expositions au salon des Tuileries.
En 1930, son petit frère vient définitivement le rejoindre à Paris.
Alors qu'il n'a même pas encore 30 ans, Alberto commence à connaître un certain succès.
Il collabore avec Jean-Michel Fransck, un décorateur très en vogue durant cette période. Pour créer une ambiance provocatrice dans son salon de haute-couture, Elsa Schiaparelli fait appel à ses services. Pour le Suisse, c'est une période de grand faste qui annonce des jours meilleurs.
À quel moment Alberto Giacometti
s'est-il intéressé au surréalisme ?
En 1930, l'artiste peine à s'exprimer pleinement en respectant uniquement les codes du cubisme. De fil en aiguille, il se trouvera à échanger dans des salons privés avec Jean Arp et Joan Miro.
Ces derniers l'introduisent au surréalisme et le présentent à des artistes de renom tels que Salvador Dali et André Masson. En 1931, il devient officiellement un surréaliste.
Pour Alberto, cette transition artistique marque le regain d'une vitalité créatrice. Il conçoit des vignettes pour les revues de René Crevel, Tristan Tzara et André Breton. La même année, il devient contributeur pour le magazine Surréalisme au service de la révolution. En 1933, lors du sixième salon des surindépendants, il expose l'une de ses œuvres phares : "l'oiseau silence".
Pendant ces années, Alberto a à cœur d'explorer les tréfonds de l'âme humaine.
Dans ces sculptures se retrouvent des émotions telles que l'onirisme ou l'inquiétude. Le palais à quatre heures du matin, Cube, femme qui marche, ... Toutes ces sculptures interrogent sur le regard que l'Homme porte sur lui-même.
Avec les autres acteurs du surréalisme, il participe à plusieurs expositions notamment celles ayant lieu aux galeries Pierre Loeb et Georges Petit. À titre personnel, sa première exposition aura lieu à la galerie Pierre Colle. Néanmoins, alors que sa gloire est à son apogée, le sculpteur devra faire face à un événement déstabilisant.
Le 25 juin 1933, son père décède à Glion. Pour Alberto, la peine est telle qu'il ne pourra même pas organiser les funérailles de ce dernier. Un an plus tard, il lui rend hommage au-travers d'une exposition. Dans la foulée, il se rend aux États-Unis où il expose ses œuvres chez Julien Lévy.
En 1935, des conflits personnels poussent le groupe des surréalistes à l'exclure. Toutefois, Alberto continue de fréquenter Michel Leiris et Georges Limbourg. En parallèle, son travail ne cessera d'être mis en avant lors de certaines expositions surréalistes.
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